«Nous allons harceler le ministère de l'Education nationale quelque soit le prix à payer», a annoncé le bureau exécutif du Syndicat national du personnel d'intendance (SNPI) sous l'égide de l'UGTA, lors d'une conférence de presse tenue hier à la Maison de la presse Tahar-Djaout, à propos du mutisme de leur tutelle malgré sa promesse de régulariser leur situation. Dans le communiqué du SNPI, dont le contenu a été lu par son secrétaire national, Abdelouahed Boubaha, il est noté l'échec des négociations entre les deux parties pour arriver à une solution qui satisfait les deux. Plus loin, le SNPI accuse le ministère de l'Education nationale de gagner du temps alors qu'il a fait des promesses écrites dans le PV final de la commission mixte en date du 30/03/2011. «Le ministère ne nous prend pas au sérieux, sinon nous ne serions pas là», clame-t-il. Selon les propos de M. Boudjmâa, secrétaire national chargé de l'organique, le ministère s'est engagé à satisfaire leurs revendications. «La loi 01/08 dit que le corps d'intendance est indissociable du corps éducatif alors que la tutelle ne nous considère pas comme des éducateurs», estime-t-il. Il renchérit : «Nous ne demandons pas la charité, juste notre dignité.» M. Boubaha a révélé que le gel de la grève n'est rien à côté des «cartes» qu'ils détiennent et qui feront pression sur le ministère. Il a expliqué que les travaux supplémentaires effectués par eux tels que la gestion intérimaire, la gestion des restaurants, des centres d'orientation ainsi la vente des livres ne seront plus de leur ressort. «Les cartes que nous détenons paralysent plus qu'une grève», a-t-il asséné. Un autre moyen de pression et pas des moindres a été évoqué : celui du dépôt d'agrément. «Puisque nous sommes agréés, considérés comme gestionnaires et comptables publics, et que nous sommes aptes à signer les chèques qui engagent les deniers de l'Etat selon la loi 90/21, on doit percevoir une prime de caisse et le ministère doit nous assurer une couverture», explique M. Boudjmâa. «Le ministère nous refuse cette prime, alors nous rendons nos agréments et nous ne signerons plus de chèques», dit-il d'un ton menaçant. Ces chèques dont parle le SNPI concernent les fiches de paye des employés des établissements. Selon lui, une opération de ramassage est déjà entamée au niveau des wilayas du pays, avouant par la même occasion que certains établissements l'ont gelée. «Une journée sera convenue pour le dépôt de tous les agréments au Trésor si les pourparlers prévus ce jour même avec la tutelle n'aboutissent pas.» Le SNPI a déposé un préavis de grève.