Qui croit encore que l'Algérien ne lit pas ? En tout cas, si telle est votre opinion, allez faire un tour du côté du 16e Salon international du livre d'Alger qui se tient jusqu'au 1er octobre sur l'Esplanade du Complexe Mohamed- Boudiaf. Vous serez franchement étonné de voir la foule impressionnante qui s'agglutine devant les stands, en quête du bon livre et de la lecture idoine. Votre stupéfaction sera encore plus grande lorsque vous verrez qu'en dépit de prix pas toujours abordables, les gens achètent ce qui leur plaît, quitte à faire quelques restrictions, voire sacrifices sur ce qui viendra après. Hier, donc, le Sila n'a connu aucun répit. Jusqu'à 19h, heure de fermeture, les stands n'ont pas désempli, connaissant une effervescence peu commune. Il faut dire que les éditeurs présents proposent un large éventail de leur production éditoriale, de quoi attirer des lecteurs, toutes tendances confondues. Ainsi, aux éditions Casbah, par exemple, le lecteur n'a que l'embarras du choix avec des titres pour tous les âges et tous les goûts. De La désirante, dernier roman de Malika Mokeddem, à Tu ne mourras plus demain, ultime roman d'Anouar Benmalek, en passant par Une balle dans la tête de Samira Guebli, Algérie, mon humour, l'album de Dilem, L'exil et la mémoire, une lecture des romans de Taos Amrouche, de Djoher Amhis-Ouksel, La France et l'islamisme armé de Mohamed Mokeddem, De la Numidie à l'Algérie. Grandeurs et Ruptures de Karim Younès et bien d'autres. Le choix est multiple et les prix abordables. Idem pour les éditions Dalimen, où l'on retrouve des lectures très intéressantes comme Les Zirides, fondateurs d'Alger et de Grenade de Josiane Lahlou, Les amants de Radovani de Youcef Dris ou encore Le café de l'Imam de Fadéla M'Rabet, le tout, à des prix oscillant entre 200 et 350 DA. L'éditrice propose également une série de livres pour enfants dont le côté graphique et esthétique fera sans doute mouche auprès des tout petits. Pour ce qui est de la bande dessinée, l'un des principaux chevaux de bataille de Dalila Nedjam, plusieurs titres accrochent les passionnés du 9e art dont 17 octobre 1961. 17 bulles de Benyoucef Kébir (500 DA), Alger rien de France de Gyps, La bonne destinée ou encore les numéros de Bendir (200 DA). Le stand des éditions Anep est également très visité par le public en raison du grand nombre de livres qu'il propose. Les blouses blanches de la révolution du Pr Mostefa Khiat, Chroniques algériennes : la Casbah de Noureddine Louhal, Biskra, miroir du désert de Mohamed Balhi, figurent parmi les nouveautés «salon». Mais d'autres ouvrages comme Les sept remparts de la citadelle de Mohamed Maarfia ou encore L'arabe parlé à Alger de Aziza Boucherit restent à lire. Pour les petits, les éditions Anep offrent aux élèves des cycles primaire et moyen des lectures à la fois faciles et ludiques pour faciliter leur adaptation à l'école de la vie. Chez Chihab, les adeptes de Mohamed Dib pourront retrouver une réédition de la trilogie de Dib (Les Terrasses d'Orsol, Le sommeil d'Eve et Neiges de marbre) au prix unitaire de 600 DA. Ceux-ci, aux côtés d'autres titres récents, comme Aurès, vivre la terre chaouie (collectif), Les miroirs aux alouettes de Badr-Eddine El-Mili (600 DA), sans oublier la sortie très prochaine de Ibn Khaldoun et les sept vies de l'Islam, un essai de Gabriel Martinez Gras (800 DA), ainsi que la traduction en arabe de la trilogie de Dib précédemment citée. Concernant les dictionnaires, Edif 2000 propose une nouvelle édition du Robert (65 000 mots et 3 000 noms propres), idéal pour les jeunes à 350 DA ou encore le Robert Plus 2012 pour 1 030 DA. Pour sa part, Hachette, distributeur exclusif de Larousse propose Le Petit Larousse illustré 2012 à 2 900 DA, le Larousse illustré 2012 à 4 200 DA, le Larousse de poche 2012 à 800 DA, le Larousse médical à 4 400 DA, ainsi que les Larousse Orthographie, homonymes, synonymes à 1 500 DA et petit incontournable l'anti-fautes de conjugaison (8 000 verbes) à 300 DA. Habitués du salon d'Alger, les éditeurs étrangers, ramènent chaque année dans leur escarcelle une multitude de titres — récents et moins récents — qu'ils proposent au lecteur algérien à des prix souvent hors de portée des petites bourses qui s'en trouvent frustrées. Et lorsqu'on sait que de nombreux auteurs algériens sont édités à l'étranger, la frustration n'est que plus grande de ne pouvoir accéder à leurs écrits, à moins d'une session de droits à un éditeur algérien. Quoi qu'il en soit, le 16e Sila, ce sont 18 000 m2 à parcourir et plus de 500 éditeurs à voir. Donc, n'hésitez pas à y faire un tour ou… un détour, c'est jusqu'au 1er octobre de 10h à 19h.