Au moins 53 affaires d'atteinte au patrimoine archéologique ont été traitées par les services de la Sûreté nationale de janvier 2008 à la fin août 2011 à travers le territoire national. En effet, près de 700 pièces dérobées de différents sites ont été récupérées par les 16 brigades de police spécialisées et déployées dans les régions connues pour des vestiges culturels. Depuis leur mise en service, début 2008, ces brigades ont traité 39 affaires et pu récupérer jusqu'à la fin de l'année 2010, pas moins de 500 pièces volées respectivement dans les wilayas de Tipasa, Tébessa, Guelma et Annaba. Rien que pour les huit premiers mois de l'année en cours, on compte 14 affaires et 186 pièces archéologiques saisies chez des voleurs et des contrebandiers et ce, notamment à Batna, Tébessa et Laghouat. Selon la cellule de communication de la DGSN, la plus récente affaire d'atteinte au patrimoine archéologique a été enregistrée la semaine dernière au niveau de Timgad (Batna) où quatre personnes ont été interpellées pour pillage du site. Les mis en cause étaient en possession de 28 pièces archéologiques dont une pièce en bronze, des parties de torse en terre cuite, des poteries, etc. Il s'agit, précise la même source, de fouilles illégales et vols d'objets dont certains datent de l'époque romaine, selon le rapport de l'expert archéologue de la direction de la culture de Batna. A rappeler, par ailleurs, que devant l'ampleur qu'a pris le phénomène d'atteinte au patrimoine culturel en général, et le vol et la contrebande de pièces archéologiques en particulier, la direction générale de la Sûreté nationale a mis en place depuis quelques années un dispositif adapté à cette forme de criminalité. Un dispositif basé à la fois sur une surveillance renforcée des sites en question, le durcissement des contrôles sur les axes routiers et au niveau des frontières ainsi que la création des 16 brigades spécialisées dans les wilayas réputées parle patrimoine. «Les cadres chargés de ce genre d'enquête ont bénéficié d'une formation menée conjointement, en 2008, avec les services du ministère de la Culture, ayant permis l'acquisition de connaissances en matière d'identification des biens culturels, ainsi que la maîtrise des outils législatif et réglementaire régissant ce domaine, notamment, les dispositions de la loi 98/04 du 15/06/1998 relative à la protection du patrimoine culturel national, celles du code pénal, ainsi que le code de lutte contre la contrebande», rappelle la cellule de communication de la DGSN. Et de souligner que «le plan de déploiement territorial inscrit par les soins du directeur général de la Sûreté nationale prévoit de mettre en service de nouvelles brigades spécialisées, en fonction de la présence et l'importance des sites archéologiques sur le territoire national».