Le phénomène du pillage de pièces archéologiques ne faiblit pas en Algérie, d'après les chiffres des services de police. Ce délit a pris des proportions alarmantes ces dernières années, selon les spécialistes du domaine. Agissant sur informations, la police de la sûreté de wilaya de Batna a interpellé , durant la semaine écoulée, 4 présumés auteurs du pillage du site archéologique de Timgad, en possession de 28 pièces archéologiques, dont des pièces en bronze, des parties de torses en terre cuite et des poteries, a indiqué un communiqué de la DGSN. Les objets provenaient de fouilles illégales et certains datent, selon l'expert archéologue de la direction de la culture de Batna, de l'époque romaine. Après formalisation de la procédure judiciaire, les présumés auteurs ont été présentés devant la juridiction de compétence de Batna qui les a placés sous mandat de dépôt. Pour rappel, la DGSN a mis en place un important dispositif dans le cadre de la lutte contre les atteintes au patrimoine culturel national. Il s'agit de 16 brigades déployées à travers le pays, notamment dans les wilayas connues pour l'importance de ses vestiges culturels, tels que Tipaza, Alger, Batna, Sétif et Tébessa. Les cadres chargés de ces enquêtes ont bénéficié d'une formation menée conjointement, en 2008, avec les services du ministère de la Culture ayant permis l'acquisition de connaissances en matière d'identification des biens culturels, ainsi que la maîtrise des outils législatif et règlementaire régissant ce domaine, notamment, les dispositions de la loi 98/04 du 15 juin 1998, relative à la protection du patrimoine culturel national, celles du code pénal, ainsi que le code de lutte contre la contrebande. Les efforts consentis par ces entités opérationnelles ont donné lieu à la récupération d'un nombre important de pièces archéologiques dérobées. De 2008 jusqu'à 2010, il a été traité 39 affaires et la récupération de 500 pièces volées respectivement dans les wilayas de Tipaza, Batna, Tébessa, Alger, Guelma et Annaba. En 2011, les services spécialisés ont traité 14 affaires durant les 8 premiers mois de l'année, ayant abouti à la récupération de 186 pièces archéologiques, notamment, à Batna, Tébessa et Laghouat. Outre ces unités spécialisées, rappelons le rôle de la police des frontières et du Bureau central national d'Alger (Interpol), ainsi que les grands efforts entrepris par le ministère de la Culture. Enfin, le plan de déploiement territorial inscrit par le général major directeur de la sûreté nationale prévoit de mettre en service de nouvelles brigades spécialisées, en fonction de la présence et l'importance des sites archéologiques sur le territoire national.