Après plusieurs tentatives et de vaines négociations avec le P/APC de Djelfa, près de 260 travailleurs, qui ne touchent dans le cadre de l'ISIL que 3.000 dinars par mois et qui s'occupent du nettoiement de la ville de Djelfa jour et nuit, sont en grève depuis hier matin. Etant pour la majorité des pères de famille, ces travailleurs ne peuvent joindre les deux bouts. Ils sont originaires du monde rural qu'ils ont quitté lors de la décennie noire et résident dans des bidonvilles aux abords de la ville qu'ils nettoient tous les jours. Ils vivent cette situation pour les plus anciens depuis une dizaine d'années. Aussi, ce n'est pas la première fois qu'ils déclenchent une grève et ce n'est pas aussi leur premier mouvement social. A chaque fois qu'ils débrayent, il leur ait promis la régularisation de leur situation. Profitant de la situation, les élus usent de ce mouvement pour décrocher des postes de vacataire. Dès que ces derniers sont acquis, ils sont octroyés à des membres des familles d'élus et de certains membres des services techniques et de l'administration, nous a fait savoir le représentant des travailleurs grévistes. L'ensemble des responsables de la commune de Djelfa semblent ne pas être inquiétés de la situation. Ils ont pris leurs dispositions avec une entreprise privée de nettoiement qui ne paie ses travailleurs que 9.000 DA, afin de casser la grève et combler le vide laissé par les éboueurs grévistes. Les responsables agiront comme les précédentes fois : ils verseront des larmes de crocodile au nom des éboueurs et dénonceront cette situation pour décrocher des postes de vacataires qu'ils «vendront» à des nouveaux venus du monde rural.