Près de 36 millions d'Espagnols sont appelés dimanche aux urnes pour élire leur nouveau Parlement dans le cadre d'un scrutin qui devrait connaître, selon des sondages, une victoire écrasante du Parti populaire (PP), le principal parti de droite, après sept années de gouvernement socialiste. Au total, 350 députés et 208 sénateurs devraient être élus au cours de ces élections législatives qui verront la participation d'une vingtaine de partis régionaux et nationaux, aux côtés des grands partis, le PP et le Parti socialiste (PSOE). L'ensemble des sondages publiés dernièrement en Espagne annoncent une victoire écrasante du PP de Mariano Rajoy et une défaite cuisante au PSOE d'Alfredo Perez Rubalcaba qui devrait payer les frais de la crise économique qui s'abat sur le pays depuis 2008 avec notamment un taux de chômage à 21,5% de la population active. Ainsi, Mariano Rajoy, 56 ans, devrait diriger le gouvernement issu des législatives de dimanche, profitant du vote-sanction infligé par des électeurs à Alfredo Perez Rubalcaba, 60 ans, ancien ministre de l'Intérieur du gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero. Ce dernier avait annoncé en avril sa décision de ne pas se présenter pour un troisième mandat, laissant la place à son ministre de l'Intérieur pour mener le pays jusqu'aux élections. Alors décidé à achever sa seconde législature, Zapatero a dû se résigner, en juillet, à avancer au 20 novembre les élections prévues en mars 2012, au moment où sa popularité était en chute en raison de la crise. Ainsi, les socialistes, arrivés au pouvoir en 2004 au mieux d'une économie alors portée par le boom de l'immobilier, n'auront pas résisté à la crise financière mondiale qui a éclaté à l'automne 2008. Pour certains analystes, il est hautement probable que dès la semaine prochaine, le gouvernement sorti des urnes «annonce un paquet de réformes-clés destinées à redonner de la crédibilité à l'économie». De telles mesures, qui porteraient selon eux sur «une réforme du marché du travail, une réforme fiscale et l'assainissement du système financier», ne seraient toutefois mises en place qu'une fois installées les deux chambres du Parlement le 13 décembre, puis investi le Chef du gouvernement, à partir du 20.