Réveil de conscience, dissidence ou insurrection des parlementaires pour n'avoir pas voté «comme il faut» le projet de loi du gouvernement en conformité avec l'esprit des réformes politiques insufflé par le président ? D'où vient ce premier revirement ? Les députés ont pris à contre-pied le gouvernement. Cela s'est produit au moment où la majorité parlementaire est constituée par les partis dits au pouvoir et du pouvoir. Un avertissement à qui ? Les députés ne veulent pas s'euthanasier politiquement. Pourquoi montreraient-ils leur fidélité au Président quand ils savent que toutes les analyses mènent à sa non-reconduction pour un quatrième mandat ? Qui n'est pas convaincu que la démocratie a toujours été réellement en péril dans les deux chambres parlementaires, à la fois par l'étouffement des consciences des parlementaires qui privilégient constamment la soumission aux instructions quand bien même celles-ci seraient contraires à leurs convictions (s'ils en ont), par le renoncement à leurs missions constitutionnelles de contrôle de l'action du gouvernement, et par les deux seules missions conférées à la majorité qui sont celles d'approuver tout ce qui vient du gouvernement et de s'opposer à tout ce qui vient de l'opposition, c'est-à-dire, en fin de compte, de condamner l'opposition à son impuissance législative ? Il est vrai qu'à chaque fois qu'il est espéré que le temps est enfin venu des reformulations des visions pour ne pas tomber dans le travers de la reconduction des mêmes contradictions, ce sont justement ces travers qui reprennent le dessus. La question se pose de savoir quel nouvel ordre national interne à instaurer.