Le Parlement algérien, en collaboration avec le PNUD/Alger a organisé hier à la résidence Djenane El-Mithaq, une journée d'études sur le thème du «renforcement des liens entre le Parlement et la société civile, et pour une meilleure implication de la jeunesse». Des associations nationales, des parlementaires des deux Chambres, des représentants d'administrations ministérielles et également des experts algériens et étrangers ont pris part à ce forum de réflexion et de débat sur les voies d'élargir et de valoriser les liens entre le Parlement et la société civile dans la diversité de ses acteurs avec l'implication de la jeunesse dans le renforcement de ces liens et éventuellement prendre en compte l'expérience internationale dans le domaine. Mamadou Mbaye, représentant du Pnud et coordinateur de l'ONU à Alger, expliquera que son organisation effectue un accompagnement qui fait partie d'un grand projet, lequel a débuté en 2009 ; «Nous livrons un soutien au Parlement algérien pour renforcer ses capacités parlementaires et administratives», dira-t-il ; et d'ajouter que «cet atelier international est consacré au dialogue entre le Parlement et la société civile, y compris la jeunesse», soutient-il, en pensant que le moment a été bien choisi, vu le rôle qu'a joué la société civile et la jeunesse dans la sous région arabe ; «l'Algérie a été visionnaire en programmant cette activité dans le Parlement depuis quelques années, bien avant le déroulement des événements que connaît la sous région» ; «notre rôle est d'accompagner l'Algérie, les parlementaires dans cette activité et d'apporter l'expertise étrangère, d'où la présence des représentants des Parlements des Pays Bas, Belge, Français, Canadien et Sud-africain», avance-t-il et d'ajouter : «L'intérêt pour que l'Algérie s'ouvre au monde, et reçoive un échange de parlementaires étrangers pour développer une coopération nord-sud et sud-sud. L'Algérie a beaucoup à donner et doit continuer à donner.» Pour sa part, Nourredine Benbraham, président des Scouts musulmans algériens et ancien député nous a déclaré en marge de ce forum que l'opportunité de se retrouver en tant qu'acteur civil et parlementaire est importante pour le développement de nouveaux mécanismes qui vont relier la société civile et les parlementaires. «Notre plaidoyer est de dépasser l'aspect conjoncturel et motiver davantage les acteurs de la société civile, que leur message ainsi que leur représentation sociale aura un impact sur la vie des citoyens en matière de droits de l'homme, dans le domaine économique et sociale», explique-t-il, en ajoutant : «Ce programme est un élément qui va renforcer la promotion de la pratique démocratique. C'est une refondation conceptuelle qui élèvera la société civile de son rang de consultant pour devenir un élément réel dans la bonne gouvernance.» M. Benbraham pense qu'une fois ce nouveau mécanisme développé et le lien entre le Parlement et la société civile créé, il y aurait une adhésion massive de la jeunesse en tant qu'acteur de la société civile. «Leur message aura un impact et sera pris en charge», affirme-t-il. Pour ce qui est de la participation du Pnud, le programme des Nations unies pour le développement à cette journée, il dira : «Nous sommes en phase de la globalisation et les beaux modèles sont les bienvenus. L'Algérie est riche avec cette grande masse de tissu associatif et il ne reste qu'à promouvoir les politiques avec le Pnud ou d'autres organismes, mais on va compter beaucoup plus sur le génie algérien et sur la pratique du modèle algérien qui est très attendu en Afrique et en région arabe», poursuivant : «Nous avons besoin d'instaurer ces valeurs, ces pratiques, cette expérience en les intégrant pour qu'ils deviennent réellement un mécanisme durable dans la promotion de la vie démocratique». Concernant les prédispositions du Parlement à tenir en compte de toutes les suggestions qui découleront de cette journée, M. Benbraham estime que les parlementaires doivent avoir une vision pragmatique, car selon lui, la société civile «a un impact réel sur l'avis des citoyens», notamment pendant les élections. «En tant qu'acteur de la société civile, nous essaierons de convaincre nos parlementaires que le rôle de la société civile est plus que demandé». «Nous avons qu'à voir les résultats qu'elle a obtenus dans la région arabe !», conclut-il. De son côté, Mohamed Amine Bencherif, directeur général des relations économiques et de la coopération internationale, du ministère des Affaires étrangères a évoqué dans son allocution, la contribution de la société civile dans l'élaboration des rapports de l'Algérie devant les organes des Nations unies et qui impliquent la coopération de la société civile. «C'est une ouverture initiée par l'ONU, sur la société civile dans le cadre de la participation de celle-ci dans le domaine des droits de l'homme», dira-t-il en marge de cette journée. Et ajoutera : «Notre société civile a appris à investir ses espaces de contribution de dialogue de participation dans d'autres domaines hors les droits de l'homme, en particulier celui de l'édification de la démocratie, de l'Etat de droit de la bonne gouvernance, le développement durable et la lutte contre la corruption, etc.». Il espère que cette journée d'études permettra d'établir une feuille de route pour renforcer les lien entre le Parlement et la société civile, grâce aussi à la participation d'experts étrangers et nationaux dans le domaine.