Si un durcissement dans l'octroi des visas par la France était réellement perceptible, il y a quelques mois seulement, l'heure est aujourd'hui à la facilitation et simplification des procédures. A la bonne heure ! Une attribution plus rapide de visas à des catégories de ressortissants algériens ciblées est assurément une avancée significative dans les relations entre l'Algérie et la France. Il faut dire, à ce sujet, que depuis quelques années les officiels algériens, emboîtant le pas à la presse nationale n'ont cessé d'appeler leurs interlocuteurs français à adosser leur «partenariat d'exception» à une amélioration tangible de la circulation des citoyens algériens vers la France. Jusque-là, le premier partenaire économique de l'Algérie n'était pas assez sensible sur cette nécessité de donner une plus grande cohérence à des échanges très importants entre les deux pays. Les intérêts stratégiques de l'ancienne puissance coloniale ne se sont ainsi jamais vraiment embarrassés d'une dimension humaine qui pourtant saute aux yeux du moindre quidam, d'ici ou là-bas. Il est arrivé même que des membres du gouvernement algérien aient été amenés à dénoncer, eux aussi, la différence de traitement entre les services consulaires français et certains de leurs homologues européens. D'ailleurs, ce régime discriminatoire imposé aux citoyens algériens désireux de se rendre en France (déploré au plus haut niveau) a singulièrement contrasté avec la volonté française de renégocier, coûte que coûte, «le régime de faveur» qu'auraient les algériens, «chanceux» grâce à l'accord du 27 décembre 1968 relatif à la circulation, à l'emploi et au séjour des ressortissants algériens et de leurs familles. Paris souhaite, en effet, et depuis quelques années déjà, d'aligner les Algériens sur le régime général appliqué aux autres étrangers vivant en France. Les autorités françaises veulent décidément mettre fin aujourd'hui à ces avantages en proposant pour leur part un nouvel accord basé, cette fois, sur les quotas, comme il est pratiqué avec d'autres pays notamment du Maghreb. Jusqu'aux dernières nouvelles, le gouvernement algérien reste hostile à tout changement. Et pour tenter de convaincre ses interlocuteurs algériens réticents, le président Sarkozy vient de dépêcher à Alger, il y a moins d'une semaine, son fidèle parmi les fidèles, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant pour dénouer la situation. Mais au vu des bonnes dispositions et autres louables intentions affichées hier par les autorités consulaires françaises à l'égard des citoyens algériens désireux de se rendre en France, certains en déduiront très vite que l'envoyé spécial du président français est, bel et bien, rentré bredouille.