La prochaine réunion ministérielle arabe sur la Syrie est «prévue le 21 janvier au Caire» pour l'examen «du travail de la mission des observateurs», a déclaré hier à partir de Mascate, le secrétaire général de la Ligue arabe. Soulignant plus loin dans ses propos que «la Ligue arabe cherche à arrêter l'effusion de sang» en Syrie, Nabil Al-Arabi indiquera aussi que «la mission a besoin d'être réévaluée». Les déclarations du successeur d'Amr Moussa à la tête de la Ligue Arabe interviennent après celles tenues par le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères qatari, suggérant «l'envoi de troupes militaires arabes en Syrie». Le responsable qatari a avancé l'idée de dépêcher des troupes militaires arabes en Syrie après sa visite aux Etats Unis où il a eu des entretiens avec Hillary Clinton. Par ailleurs, l'ex-secrétaire général de La Ligue arabe, Amr Moussa et candidat à la présidentielle égyptienne a réagihier, à partir du Liban sur la proposition qatarie. «C'est une proposition très importante» pour Amr Moussa ne manquant pas de préciser «je pense que la Ligue arabe devrait l'étudier et lancer des consultations à ce sujet» a soutenu le prédécesseur de Nabil Al-Arabi en marge d'une conférence de l'ONU à Beyrouth sur la transition démocratique dans le monde arabe. Il est à rappeler que la mission des observateurs arabes a dans son premier rapport indiqué la présence d'une opposition armée. Ce qui n'a pas été démenti par le Conseil national syrien (CNS), présidé par Ghelioun, indiquant qu'il s'agit de «militaires dissidents». Déclarations émises par des membres du CNS, à partir des capitales occidentales, faisant fi des assassinats commis contre les forces de sécurité et des civiles, quelques jours après le début, le 15 mars dernier, de la crise syrienne. Si la mission des observateurs arabes en Syrie ayant parmi ses objectifs celui de faire cesser l'effusion du sang, il est à rappeler qu'après l'appel du président syrien, en direction des groupes armées les invitant à renoncer aux armes et entamer le dialogue, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a réagi en invitant l'opposition armée «à ne pas déposer les armes». Déclaration n'ayant pas suscité de réactions de la Ligue arabe via, M. Nabil Al-Arab, celle du Premier ministre qatari ou de l'ex-responsable de l'organisation arabe M. Amr Moussa. Le scénario libyen ne pouvant être reproduit en direction de la crise syrienne, principalement pour trois donnes fondamentales. La crise économico-financière secouant les membres de l'Otan, l'année des campagnes présidentielles aux Etats Unis et la Frane Sarkozy et notamment la position géopolitique de la Syrie. Pour le peuple syrien ses aspirations aux changements et aux réformes politiques visent à porter la Syrie sur la voie du progrès et de l'émancipation via une pratique effective de la démocratie, affichant par la même occasion, son attachement à son unité, celle de la Syrie et sa souveraineté. Ceci étant, s'agissant de la polémique suscitée par l'ex-observateur de la mission arabe, Anouar Malek, déclarant «je ne peux cautionner et laisser en silence les violences émises par les forces de sécurité syriennes». Par ailleurs, si les observateurs arabes envoyés par la Ligue arabe, proposés par des gouvernements arabes et d'autres membres de la mission des observateurs arabes sélectionnés par l'organisation de Nabil El Arabi. Ce qui illustre amplement l'expression de la divergence qui prévaut au sein de la Ligue arabe en direction du traitement de la crise syrienne, après l'échec de l'adoption d'une résolution par le Conseil de sécurité contre la Syrie. Pour revenir à Anoura Malek, celui-ci installé dans une des capitales occidentales, des informations ont fait état de «sa relation proche» avec le président du CNS. Le retrait d'Anouar Malek s'est traduit par son départ soudain de Damas vers Qatar et intervenu au lendemain du rapport des observateurs arabes et la décision prise par le comité des ministres arabes en charge du traitement de la crise syrienne et la décision de proroger la mission jusqu'au 19 janvier prochain. Ceci étant, pour la position qatarie qui, en s'inscrivant sur la même voie de l'approche politique des pays occidentaux dans leur traitement de la crise en Syrie, la déclaration de l'émir du Qatar met à nu le rôle dont est assigné son Etat dont le principal objectif est le maintien dans la durée de la crise syrienne, à savoir son instabilité. Ce qui constitue un facteur de frein pour mener les régimes politiques engagés par le gouvernement et l'opposition interne mettant davantage le peuple syrien face à un double défi à relever. A ce propos, il est utile de rappeler, que la non ingérence étrangère en Syrie qu'elle soit d'ordre politique ou militaire est la ligne rouge tracée par l'opposition syrienne exprimée à maintes reprises par l'opposant Michel Killou. Si pour sa part l'émir du Qatar vient d'ouvrir une brèche par sa proposition de l'envoi de troupes militaires arabes, il est utile de souligner que l'intervention de la force militaire commune des pays du Golfe à Bahreïn l'année dernière, n'a pas été en mesure d'apaiser la contestation de l'opposition bahreïnie. Par ailleurs la Turquie qui, après ses sorties médiatico-politiques en direction du gouvernement et du président syrien a baissé de son ton en direction de Damas ces dernières semaines. Par ailleurs, sur les frontières syro-turques, la mobilisation de quelques syriens dans leur démarche visant à se rendre en Syrie via « la caravane de liberté » a essuyé un refus catégorique par Damas. Ce qui renseigne amplement sur d'éventuelles autres démarches de ce type à l'initiative du CNS, en direction des frontières de la Syrie, avec la Turquie et le Liban, ouvrant la voie à d'autres zones de turbulences et d'instabilité pour le peuple et l'Etat syrien.