Sous le thème «La musique andalouse, écoute et délectation,…préservons-la de la disparition et la déperdition», l'Ecole nationale de journalisme a abrité, samedi dernier, un séminaire sur le patrimoine andalou, une rencontre dont le but était de dévoiler le long et riche parcours de cette musique prestigieuse, à travers l'histoire arabo-musulmane profonde. Cette rencontre a été rehaussée par la présence de la famille andalouse, en l'occurrence des artistes comme Fella Ababsa et Zahia Kara Torki, des chercheurs et spécialistes à l'instar de Abdelkader Bendaâmache, du grand maître Ahmed Serri, ainsi que des représentants d'associations et d'orchestres qui, en raison de leur expérience, leur savoir et leurs connaissances ont enrichi le débat et éclairé la lanterne des profanes présents dans la salle, parmi lesquels des journalistes et des étudiants. Appelée sanâa ou malouf en Algérie, malouf en Tunisie ou al-andaloussi au Maroc, la musique andalouse est l'héritage d'un métissage artistique qui remonte au temps de Ziryab à Bagdad jusqu'au grand Maghreb, en passant par Cordou et Séville en Espagne. A ce titre, le chercheur Abdelkader Bendaâmache a ouvert le débat en évoquant le parcours de cet art classique, en remontant jusqu'à sa naissance à l'époque de l'âge d'or de l'Espagne musulmane, notant l'empreinte laissée par Ziryab dans l'histoire de la musique arabe. L'intervenant a également mis l'accent sur les figures marquantes de fan al andalouss et les traces gravées en lettres d'or sur les tablettes de cette musique ancestrale, à l'image des défunts Mohamed Ben Ali Sfindja (1844-1908), Mohamed Ben Teffahi (1870-1944), Larbi Ben Sari (1867-1964), ou le maître Mohamed Fakhardji (1896-1956) qui a, pour sa part, contribué à la création de plusieurs associations dont l'association «Al Djazairya », sans oublier l'apport des artistes juifs d'Algérie comme Alice Fitoussi. De son côté, le doyen des doyens Ahmed Serri a indiqué que la structure musicale andalouse formée spécialement de Noubates se réduit de plus en plus et cela en raison de la disparition de plusieurs d'entre elles. L'orateur a appelé, en outre, tous les intéressés et les concernés à se réunir pour assurer la transcription de ce patrimoine et garantir son développement et sa continuité pour les prochaines générations. M. Serri, accompagné par l'orchestre Arrachidya de Cherchell conduit par Mohamed El-Annabi, a interprété aux présents les différentes modes comme touchya, lamsadar, darj, etc. afin de faire découvrir à ceux qui ne la connaissent pas cette musique qui représente l'une des plus grandes richesses du patrimoine musical algérien voire maghrébin.