Après le veto à l'ONU, Sarkozy propose la création d'un groupe des amis du peuple syrien. Décidément, ces amis devraient agir dans l'intérêt du «peuple» syrien à l'instar de leur initiative à l'encontre du peuple libyen. Le même jeu est ainsi annoncé par Sarkozy qui rêve de guider les pantins de la ligue Tarab à l'image d'un troupeau prêt à beugler en chœur et au moindre signal : «Au nom de la protection des civils.» Apparemment et avant même de donner le coup d'envoi de cette funeste symphonie, certains «volontaires» arabes ont précédé l'événement en s'alignant effrontément sur cette position belliciste des Occidentaux. Nous faisons allusion à la Tunisie qui a rompu hier ses relations diplomatiques avec la Syrie et expulsé son ambassadeur. Une attitude qui interpelle moult questionnements sur cette fameuse «révolution» tunisienne qui, rappelons-le, avait débuté spontanément, mais, malheureusement, vite récupérée. Les responsables tunisiens, en recourant les premiers à cette décision antisyrienne, signent et persistent quant à l'orientation de leur nouvelle politique. Avec ou sans Ben Ali, l'Occident demeure apparemment leur mentor. Même son de cloche du côté du Parlement arabe qui, par l'intermédiaire de son président Ali Salem Deqbassi, a appelé, samedi, les pays arabes à rompre leurs relations avec Damas et à expulser les ambassadeurs syriens en signe de protestation contre la poursuite des violences dans ce pays. Ont-ils pris le soin de lire le rapport des 166 observateurs ? Faut pas rêver ! En bref, nous assistons à la «grande trahison arabe». On se bouscule aux portes de la «bénédiction» occidentale. A commencer par un Qatar obsédé par la réalisation de ses phantasmes. D'après Gilles Munier, «la volonté de puissance de l'émir Hamad du Qatar n'a d'autres limites que celles fixées par l'Otan. Après la Libye et la Syrie, il s'en est pris à la Mauritanie, et attendrait son heure pour ‘'remettre de l'ordre'' en Arabie saoudite». Cela dit, un bref feed-back nous rappellerait notamment qu'en matière de politique américaine, il y a eu d'abord la «stratégie du choc» : Bush a frappé l'Irak et l'Afghanistan, mais il a échoué. Les Etats-Unis passent-ils alors à une nouvelle politique, à savoir la «stratégie du chaos». Diviser pour régner au risque d'embraser toutes ces régions. Politique adoptée, donc, par les Européens, à leur tête la «France de Sarkozy». Ce dernier ne cesse de se remuer dans la cocotte, ne serait-ce que pour assurer ses vieux jours. A propos de monnaie sonnante et trébuchante, Nicolas Sarkozy, «qui n'a jamais caché son goût de l'argent», souligne un article du journal Le Monde, a lancé lors du dernier G20 à Cannes en novembre dernier à propos des rémunérations des banquiers : «Moi aussi, dans le futur, je voudrais gagner de l'argent». Vous comprenez maintenant ce coup de foudre pour le Qatar ?