La diva de la musique andalouse Beihdja Rahal a animé, hier, une conférence de presse à la salle El-Mouggar à Alger pour annoncer la sortie de son nouvel opus Nouba Hsine, édité en Algérie par Belda Diffusion. Elle annoncera, par le même occasion, que son prochain concert aura lieu le samedi 25 février à la salle El-Mouggar. Cet album paru sous le label de Belda Diffusion (5e album avec Belda Diffusion, ndlr) et qui sortira prochainement en Europe est le 8e enregistrement de Beihdja Rahal dans la deuxième série des 12 noubas inspirées de la musique Sanâa d'Alger, a précisé la diva, ajoutant que cet opus est le 21e consacré à la nouba andalouse. Elle a, en outre, révélé que l'album en question, comprend 10 titres dont la première nouba du mouvement est un Inqilab Djarka, intitulé Assafi âla ma madha qui, selon elle, évoque avec nostalgie la ville de Grenade, suivront d'autres titres à l'instar de Ya mouqabil Kif al âmal (m'ceddar hsine) ; Yamorsili (btaihi hsine) ; Tamourou al-layali (istikhbar âraq) ; Lel'hbib echted ghrami (dlidla djarka) ; Ma tattaqi Allah (khlass hsine 1) et Mali hayem (dardj hsine)... L'intervenante a, par ailleurs, indiqué qu'elle a utilisé dans son nouvel album les cinq principaux mouvements de la nouba, à savoir m'ceder, btaïhi, derdj, inciraf et khlass, introduisant, toutefois, la dlidla, «un entre-deux mouvements dans la nouba djarka», a-t-elle encore fait savoir, avant d'ajouter : «Le Cd est accompagné d'un petit livret contenant l'ensemble des poèmes et des titres en arabe et traduits en français par Saadane Benbabaali, professeur et spécialiste du Mouachah Andalous dont j'ai plusieurs fois sollicité les services.» S'agissant de la durée de préparation de cet album, Beihdja Rahal a tenu a affirmer, au cours de cette conférence de presse, qu'il lui a fallu 6 mois de travail acharné et 3 semaines d'enregistrement studio. Concernant son agenda culturel, l'artiste prévoit une tournée dès le 11 mars prochain, débutant par un concert dans la ville française de Nancy, suivi le 23 mars d'un autre à l'Institut du monde arabe à Paris. Le 19 avril, elle est invitée à se produire en Suisse, puis, le 26 juin, sur la scène du Centre culturel algérien à Paris, en compagnie de l'association Rythmharmonie. Sur une question relative à la situation de la musique andalouse en Algérie, Beihdja Rahal a révélé que l'andalou est devenu un style musical vivant et très varié. «Un style très apprécié par le public qu'il soit en Algérie ou en France», déclare-t-elle, précisant en outre qu'elle enseigne la musique andalouse en France depuis 12 ans aux enfants et aux adultes et ce, dans le but de mieux faire connaître ce riche patrimoine et de le pérenniser. A noter que Beihdja Rahal est née à Alger dans une famille où la pratique de la musique classique arabo-andalouse se transmet de génération en génération. Elle a fait son apprentissage au Conservatoire d'Alger auprès des maîtres les plus prestigieux. En 1962, elle s'installe en France, toujours investie de la sauvegarde de cette musique traditionnelle accompagnée du chant lyrique. Beidhja Rahal mène ce travail avec modestie et hardiesse : elle franchit les portes d'un monde réservé aux hommes. Première femme à enregistrer des noubas, elle reste fidèle à l'interprétation authentique de l'école d'Alger. Beidhja Rahal et son orchestre se sont produits dans de nombreux concerts (sur scène ou à la télé) en France, en Europe, dans les pays arabes et en Algérie.