Se sentant lésés dans leurs droits, les bénéficiaires de contrats de pré-emploi, une cinquantaine, se sont donné le mot, hier, pour investir les trottoirs adjacents à la Maison de la presse Tahar-Djaout, exprimant leurs ras-le-bol en scandant des slogans hostiles contre le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, tels que «ya lil âar, wizara bila qarar» (quelle honte, ministère sans décision). Leur destination initiale était le ministère du Travail, mais ils en ont été empêchés par les forces de l'ordre, qui ont embarqué une vingtaine d'entre eux. Devant la Maison de la presse, les contestataires, en colère, brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Contestation, jusqu'à l'intégration», «Anem : agence nationale d'exploitation et misère»... Le ministère, selon le communiqué adressé à notre rédaction, exerce sur eux une pression et refuse le dialogue. «Nous avons été renvoyés de nos postes sans justification», clamera la présidente de la commission nationale des travailleurs affiliée au Snapap, Malika Felil, qui a affirmé que «les contestataires sont venues de 25 wilayas, représentant les 600 000 contrats de pré-emploi à travers le pays, tous secteurs confondus». Et d'ajouter : «On veut savoir pourquoi ils nous renvoient.» Elle expliquera, dans ce sens, que dans le secteur privé, les contrats de pré-emploi existent toujours, mais pas dans le secteur public. D'après le communiqué, ces contrats de pré-emploi sont des «contrats de pré-chômage» ; une fois leur durée expirée, les bénéficiaires sont «jetés au chômage» sans aucun droit, après, poursuit le document, avoir été exploités et ce, dans tous les secteurs, privé et public. Diplômés dans différentes disciplines, les protestataires refusent cela et appellent à un sit-in le 26 de ce mois devant le ministère du Travail. Ils revendiquent, entre autres, leur réintégration dans des postes permanents, sans condition, la réhabilitation de ceux qui ont été renvoyés et le gel des concours du secteur public avant le règlement de leur situation ainsi que l'ouverture du dialogue avec la tutelle. Au moment où nous mettant sous presse, les contestataires sont toujours devant la Maison de la presse, entourés d'agents de la police qui les empêchent de se diriger vers le ministère du Travail.