La crise syrienne sera au centre des travaux du prochain sommet arabe prévu le 29 mars à Baghdad. L'ordre du jour de cet important rendez-vous, qui sera également axé sur la poursuite des massacres des Palestiniens par Israël, a été finalisé, samedi, au Caire par les ministres arabes des Affaires étrangères. La tenue de ce sommet sera capitale pour la suite des événements en Syrie. Pour la première fois, en effet, depuis que ce pays est en proie à la violence et à l'instabilité politique voilà presque une année, une lueur d'espoir semble avoir surgi après l'adoption par le Conseil des ministres des AE de la Ligue arabe du plan de sortie de crise avancé par le chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov. Cette «feuille de route» est peut-être l'unique voie qui permet d'entrevoir la possibilité d'éviter la guerre civile en Syrie et écarter la menace d'une intervention militaire étrangère, une option qui comporte le très grave risque de plonger ce pays dans l'instabilité politique durable et même conduire vers la partition du territoire national. Ce plan en cinq points est un compromis entre partisans et adversaires de sanctions internationales. Il privilégie la voie diplomatique et pacifique pour amener à l'arrêt des violences des deux côtés. Il met en exergue une observation impartiale de la situation sur le terrain. Le troisième point, sans doute le plus important, aux yeux du gouvernement syrien, porte sur le rejet d'une intervention étrangère. La Russie, on le sait, a opposé son veto à une telle initiative qui a fait les dégâts que l'on sait en Libye. Opposée au concept d'intervention étrangère, l'Algérie a prôné une solution politique à la crise syrienne, et c'est pourquoi, au terme des travaux des MAE au Caire, M. Medelci a qualifié de «positive» l'initiative du chef de la diplomatie russe. Une telle initiative ne pouvait pas, on s'en doute, obtenir l'aval de pays qui, comme le Qatar et l'Arabie Saoudite, avaient privilégié la «solution atlantiste», bien que Doha et Riyad se soient rangés, cette fois, dans le camp de la solution pacifique. Le plan arabo-russe comporte, enfin, deux autres points très importants, la levée des entraves à l'acheminement de l'aide humanitaire et le soutien à la mission de Kofi Annan auprès de Damas. L'ancien secrétaire général de l'ONU a présenté, dimanche, au président syrien, «une série de propositions concrètes». Si rien de précis n'a encore été révélé à ce propos, on sait que l'initiative de M. Annan va dans le sens du plan adopté par la Ligue arabe. Cette série d'actions diplomatiques est donc de nature à faciliter la mission du sommet arabe de Bagdad dans la mesure où elle est susceptible de conduire vers un début de dialogue entre Damas et l'opposition.