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De la souverainté au spam 419
Publié dans La Nouvelle République le 23 - 03 - 2012

Dans une ère qui se transforme, on se force, peut-être, de délaisser plutôt d'actualiser tout ce qu'on avait appris en matière d'information. Chaque année, dès que le voyage m'emmène en Algérie, mon pays, je fais un constat remarquablement frappant : les cybercafés se multiplient projetant la société vers d'autres temps et d'autres époques.
Riche d'une population incontestablement juvénile, l'Algérie fait donc son entrée dans un monde virtuel qui avance à grands pas. Internet, Youtube, Twitter, Facebook, SMS, cellulaire, blogues et jeux vidéo sont en train de créer pour cette jeunesse algérienne un très grand espace de connectivité et de clavier. Assistons-nous à une génération Internet qui grandit avec ces nouveaux outils et qui se détache des aînés, considérés jusque-là comme des immigrants technologiques dans un univers inconnu ? La réponse est incontestablement affirmative. Les possibilités qu'offrent des espaces virtuels sont stupéfiantes. La grande presse américaine parle aujourd'hui de l'impact que pourraient avoir ces sites de réseautage sur le devenir de beaucoup de sociétés dans le monde, y compris celle algérienne, au moment ou des pages comme celles de Facebook ou de Twitter se trouvent ainsi propulsées vers une place de choix. Barak Obama, le père spirituel de Facebook, élu d'ailleurs grâce au réseau de son ami Chris Hughes, un des fondateurs de Facebook, veut ébranler les systèmes étatiques en recourant à ce qu'il dénomme la génération Internet du monde (The World Net Generation). Ce retour s'effectue non pas pour les élections américaines, mais pour démocratiser les sociétés antidémocratiques à travers la planète. Il faut dire que grâce à sa tactique, Barak Obama a pu récolter pour sa campagne électorale via Facebook quelque 700 millions de dollars et constituer un réseau de de 12 millions de courriels électroniques. Et nous voilà, dit-on. Après les élections en Tunisie, en Egypte et au Maroc, le monde arabe revient comme sujet de discussion principal dans les cercles washingtoniens, et l'Algérie, pays très important, se voit attribuer la première citation. Mais Le secret d'Obama, qui porte sur un autre GMO virtuel (Great Middle East), non pas comme avait procédé Georges Bush où il était question de discuter du projet avec les leaders arabes, mais via un site comme Facebook, risque de tomber à l'eau. La preuve c'est qu'en en Egypte comme en Tunisie et incontestablement en Algérie, une culture anti-américaine se développe grâce aux réseaux sociaux, donnant avantage au courant islamiste . Les stratèges démocrates (les 12 personnes qui entourent le président) ont compris que ce joujou des jeunes, indépendamment de leur culture, pouvait se transformer en un puissant outil politique à même d'aller mettre en péril leur doctrine Mais le président américain mise encore sur des changements démocratiques dans les pays arabes (changer ce qui a été changé en Egypte par exemple) grâce à des sites de liens personnels les plus préférés des adultes et des adolescents. Transposera-t-il ses 1,5 million de bénévoles internautes pour canaliser une discussion internationale sur la liberté, la démocratie et la tolérance. Possible ! Son deuxième mandat, s'il arrive a être réélu, connaîtra la mutation des sites de réseautage qui pourraient se doter d'autres performances technologiques auxquelles des lobbies pourraient y concourir. Mais attention, les démocrates américains s'abreuvent parfois d'une adhocratie hypocrite ! Pour preuve, le président Obama, en commentant les évènements d'Egypte, n'a pas voulu dire que les Etats-Unis sont à côté du peuple égyptien, alors qu'il avait déclaré lors des évènements de la Tunisie qu'il était aux côtés du peuple tunisien. Hillary Clinton est allée même plus loin et ce, en demandant la cessation des violences des deux côtes. Bien entendu, vous l'aviez compris. La politique souffrira toujours d'un déficit de morale car Wall Street, à l'instar d'Israël, impose une certaine douane des mots. C'est pour cela qu'il va falloir traiter nos problèmes sans recevoir de scolastisme extérieur. L'Internet et la souveraineté Quelles que soient les intentions américaines, il faut bien considérer que les élections dans un pays (prises comme exemple demeurent tout d'abord une question de souveraineté nationale. Les Algériens, qu'ils soient démocrates ou islamistes des cols blancs ou des cols bleus doivent œuvrer à ce que les technologies de l'information et de la communication et leur matrice principale, l'Internet, ne doivent en aucun cas faire bon marché de la souveraineté nationale et toutes ses significations. Cela veut dire qu'il faut mettre dans la tête que notre pays ne sera pas à l'abri des répercussions que peuvent constituer l'émergence d'autres réseaux, économiques et financiers, véritables miroirs d'une mondialisation destructrice. Pour contrecarrer de tels effets, il devient impératif de trouver d'abord des adultes politiques comme il devient urgent de voir avancer une discipline nationale en matière d'Internet, laquelle ne peut s'instaurer que par la force de la loi. Adultes politiques lorsqu'il s'agit de porter le débat sur le plan international car cet instrument d'importance capitale qu'est le cyberespace, devenu omniprésent dans notre quotidien, est géré d'une manière privée sur mandat du gouvernement des Etats-Unis d'Amérique. La toile vient d'atteindre sur le plan mondial un haut niveau de pénétration culturelle, sociale et civilisation au point où elle suscite de nouvelles approches de gestion. L'Algérie est appelée, donc, à trouver sa place régionale dans le débat sur Internet au moment où les Européens sont en train de donner le ton en appelant à une gestion plus diffuse de cet outil, autrement dit l'exploration d'un autre procédé qui permet à l'Internet d'être plus égalitaire. La Chine a, quant à elle, menacé de créer sa propre «racine» alors que le groupe Brésil-Inde-Afrique du Sud veut sa part de souveraineté dans la toile. En somme, le reste de la planète se trouve toujours très déçu par le fait qu'une entreprise privée désignée par Washington, en l'occurrence Internet Corporation For Assigned Names and Numbers (Icann), gère seule cet instrument, y compris l'accès linguistique. Ce volet de langue intéresse justement notre pays dans la mesure où l'arabe vient de prendre place dans l'attribution des noms de domaine par l'ouverture du bal au niveau du ministère égyptien de l'Information. Une discipline nationale Cette symbolique est de taille... L'Egypte rêve d'une sous-gestion de l'Internet de la zone arabe au point de le transformer un jour en véritable ligue arabe virtuelle ! Possible, mais dangereux, dit-on. Cependant, au regard des transformations dans ce pays, les Américains, qui ont l'avantage d'avoir créé Internet et, par voie de conséquence, la surveillance comme l'espionnage, deviennent réticents. La surveillance est grandement facilitée par le fait que la quasi-totalité des données transitent par des «nœuds» situés en territoire américain. Chaque jour, des millions de courriers électroniques ou consultations de web sont triés puis analysés par le système échelon. La surveillance électronique a pris des proportions inattendues. Les Etats-Unis cherchent-ils un autre pays arabe pour lui déléguer quelques nœuds ? Le Maroc aurait donné des assurances... Mais en dehors de cet aspect international, un bon comportement national s'impose. Les technologies de l'information, à leur tête Internet, faut-il le répéter, peuvent mettre en péril un pays surtout lorsque ses moyens scientifiques et économiques sont déficients. Les exemples sont multiples et on vient de le voir chez certains Etats qui, au nom d'une démocratie lacunaire, font face à une anarchie terrible dans le domaine de l'information informatique. Le Nigeria est le pays de références en matière de cyberbanditisme, un phénomène connu sous l'appellation de Nigerian Spam 419 et qui nous renvoie à l'élaboration par le gouvernement nigérian d'un code criminel portant le numéro 419 . Cette situation a fait en sorte a ce qu'une culture de Spam (pourriels) et de Phishing (hameçonnage) s'est développée dans le pays le rendant un grand foyer de courriels (Emails ) frauduleux les plus répandus dans le globe. Il vous arrive parfois de recevoir un courriel (email) dans lequel celui qui l'a envoyé se présente comme fils d'un président déchu et qu'il veut faire sortir une somme d'argent, mais cela ne peut se faire sans votre concours. Son but : avoir des informations personnelles et bancaires capables de lui faire réaliser son arnaque. Il se peut que l'envoyeur se cache derrière une adresse email de l'un de vos amis ou une agence ou encore une institution internationale reconnue comme Western Union, Paypal, la Banque mondiale et autres. La multiplication de l'utilisation frauduleuse à grande échelle d'un micro-ordinateur au Nigeria et dans les autres pays de l'Afrique de l'Ouest a amené des compagnies de cartes de crédit à couper leur lien avec ces pays. Le plus grave, ce sont les banques centrales qui se trouvent, elles, sur la ligne de mire, surtout après l'émergence de coalitions de compagnies visant l'arrêt de tout transfert bancaire vers le Nigeria, le Benin et la Sierra-Leone. Ici, il faut souligner que la loi 419 est venue juste après que les Etats-Unis avait brandi la menace d'isoler les banques centrales et les compagnies d'internet si des mesures d'urgence ne sont pas prises. Chez nous, la situation reste maîtrisable mais pourrait échapper au contrôle si le système répressif ferait défaut surtout lorsque certaines publications font, d'une manière irresponsable, un certain éloge évoquant la piraterie Internet en direction du Maroc (hackers) comme pour parler d'un exploit national . Cette façon de faire doit être combattue pour qu'une culture du savoir puisse amener Internet là ou il est doit être. Cet endroit ne peut être que l'école et il est temps de parler d'une structure algérienne comme les Technologies Foundations dans certaines pays qui commencent déjà à mettre en place la future école secondaire de demain. Aux Etats-Unis, on voit naître le style New Tech High School qui prendra le dessus dans les cinq prochaines années.

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