C'est un véritable bilan de l'Algérie avant et après l'indépendance que le secrétaire général du RND a choisi le chef-lieu de la wilaya de Tipasa pour tenir le dernier meeting de la campagne électorale de son parti. Le discours qu'il a tenu aux nombreuses personnes qui ont pris place dans la salle omnisports de la ville, a pris de ce fait, l'allure d'un discours-bilan. Il a, en effet, passé en revue tous les points qu'il a étendus dans ses périples à travers les wilayas du pays durant les vingt jours de la campagne électorale qui s'est consommée hier. Non sans qu'il catapulte, au passage, sans les nommer toutefois, des piques à certains leaders de partis en lice pour les élections du 10 mai prochain. Quand il a rappelé que le RND a toujours été aux côtés des Patriotes et de, pour reprendre ses propos, «tous les hommes debout qui ont permis à l'Algérie de ne pas sombrer», tous les présents ont tout de suite compris que celui qui était visé par de tels propos est le premier responsable du MPA qui a fait de la situation des Patriotes et des victimes du terrorisme le thème favori de ses interventions lors de cette campagne. Et quand il a attribué «à l'Etat algérien le mérite des réalisations, sur tous les plans, enregistrées en Algérie ces derniers années», des réalisations qui ont, a-t-il déclaré, «amélioré les conditions de vie des Algériens», l'assistance a vite compris que la pique lancée, cette fois-ci, visait le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem qui ne cessait, en effet, d'attribuer, à chacune de ses sorties lors de cette campagne, ce bilan positif à son seul parti. La dernière pique qu'il a lancée dans son discours, il l'a destinée à Bouguerra Soltani : «Nous avons toujours été avec le président de la République, contrairement à certains qui se sont empressés de changer de position dernièrement, nous, nous le demeurerons toujours», a-t-il lancé après avoir fermement déclaré que «tout ce que connaît l'Algérie de positif, ces dernières années, elle le doit au président de la République». Dans la foulée, il a exhorté «les citoyens à voter massivement le 10 mai». Et d'ajouter : «Faites-le pour le parti ou la liste de votre choix mais dites-vous que vous le faites pour la stabilité de l'Algérie». Développant son idée, il a déclaré que «celle-ci est une condition sine qua non pour tout acte de développement», un développement qui n'a de sens, a-t-il poursuivi, que «si ses bienfaits sont perceptibles pour le plus simple des citoyens et visibles dans la plus reculée des communes…» Ahmed Ouyahia a également motivé son insistance sur une participation massive des citoyens au scrutin du 10 mai, par la menace qui pèse sur le pays : «Nous ne croyons pas à la démocratie imposée par l'Otan», a-t-il déclaré en référence aux évènements qui secouent le monde arabe depuis plus d'une année. Refusant le qualificatif de «printemps arabe» qui leur est accolé, il a ajouté que «ceux-ci font partie d'un plan occidental, similaire à celui qui a abouti à la désintégration de l'ancienne Europe de l'Est, qui vise à la destruction du monde arabe». A l'appui de ses propos, il a rappelé la situation qui est aujourd'hui celle de l'Irak, du Soudan, de l'Egypte, de la Tunisie, de la Libye et du Mali.