Les enfants sont de plus en plus victimes de la dépendance à Internet et ne sont pas à l'abri des méfaits des nouvelles technologies qui se développent rapidement sans que les moyens de contrôle et de prévention adéquats ne soient mis en place. Il existe un fléau social qui nécessite une stratégie de lutte rapide et efficace que ce soit au niveau national ou international notamment face à un vide juridique flagrant que vivent certains pays. En effet, la lutte contre la cybercriminalité en général et la protection de l'enfant contre les méfaits d'internet en particulier, ont été au centre des travaux de la rencontre internationale de deux jours organisée depuis hier à Alger par le ministère de la Poste et des Technologies de l'information en collaboration avec l'Union internationale des télécommunications, la Forem, les services de la gendarmerie et la Sûreté nationale. Une rencontre qui a tiré dès son ouverture la sonnette d'alarme sur les proportions que prend le phénomène du crime électronique et les menaces qu'il représente sur la population juvénile d'où l'initiative de la partie algérienne d'abriter la rencontre afin de débattre la problématique et œuvrer pour des solutions immédiates. D'ailleurs, les travaux des ateliers ont pris pour thème principal «les aspects juridiques dans la protection de l'enfant sur les réseaux internet dans la région arabe» avec l'objectif principal, selon Mme Roda du bureau de l'union internationale des télécommunications dans la région arabe, de renforcer les lois existantes et proposer de nouvelles lois spécifiques à la région et aux spécificités de chaque pays. Pour ce qui est de la situation en Algérie et de la stratégie de lutte, Mme Aïcha Bouzidi du ministère de la Poste et des Technologies d'information a affirmé, lors d'un point de presse tenu en marge de la rencontre, que les autorités nationales et la société civile sont conscients du problème et qu'il existe des lois pénalisant les infractions liées aux TIC avec des circonstances aggravantes quand l'infraction touche à une personne mineure. «Les lois existent mais il faut les adapter aux circonstances d'où notre intérêt à proposer une loi prototype pour notre région parmi les recommandations de nos travaux», a-t-elle affirmé. Pour sa part, le professeur Khiati, président de la Forem a insisté sur la nécessité de la mise à jour des lois et de leur spécialisation tout en versant dans «l'incrimination de l'intention criminelle sans attendre qu'elle ne devienne un acte criminel quand ça touche à l'enfance». Il cite les chiffres du ministère de la Justice qui n'a pas marqué sa présence à la rencontre d'hier, en indiquant que ce département a enregistré 88 cas d'atteintes contre des mineurs en 2010, soit 3% du total des affaires de crime et délits électroniques. Les intervenants ont également mis l'accent sur la responsabilité des parents et de la société civile dans la protection des enfants et ce, par la sensibilisation quant aux dangers de l'internet et le bon contrôle dans son utilisation par entre autres, l'adoption de logiciels de filtrage. Par ailleurs, les investisseurs dans le matériel informatique sont appelés à l'équiper de ce genre de logiciels et à bien former leurs clients en la matière.