Cette promesse a été faite par l'Etat lors des inondations de 2009 qui avaient causé des dégâts très importants, heureusement qu'ils ne furent que matériels. Plus de 1 100 logements ont été classés soit en danger d'écroulement ou partiellement ou encore réhabilitables. D'ailleurs, sur l'avenue centrale (RN1), en plein centre -ville, un cavage causé et creusé par les eaux pluviales a cédé, créant un énorme trou dans la chaussée qui fut fermée à la circulation. Elle a été l'attraction des badauds. Pour qu'elle soit réparée et rouverte à la circulation, les travaux ont duré plus de 24 mois au lieu des six contractés. Les premières familles qui furent recasées sont au nombre de 192. Le terrain occupé sert désormais d'assiette pour la réalisation de nouveaux logements. Depuis, les inondations de septembre 2009, les habitants du bidonville Anneg, qui, en fait, c'est de l'habitat précaire construit avec des matériaux parfois nobles tels que les moellons mais d'une manière archaïque, il est sur les berges ouest de l'oued qui traverse la ville du sud au nord. Comme tous les oueds, il est imprévisible et dormant. Il peut se réveiller à n'importe quel moment comme ces dernières nuits de septembre 2008. Les habitants de ce bourg champignon avaient alors vécu des nuits infernales. Toutes les maisons qui se trouvaient en contre-bas ont été inondées. Celles qui étaient surélevées, l'eau leur pénétrait par les toits. Les habitants ont baptisé ces nuits du cauchemar. Tout cela n'est désormais que de l'histoire, c'était un cauchemar qui est gravé dans le subconscient des habitants. Le réveil a eu lieu hier où 95 familles vivront dans un bonheur relatif. L'école, le CEM, le lycée et le centre de formation professionnelle sont mitoyens de leurs nouvelles résidences. L'Etat a prévu même des magasins pour jeunes, juste à côté. L'ancien stade communal est mitoyen. Même les bouchers qui proposent la viande ovine à 560 DA le kilogramme leur sont voisins. Ils mangeront un peu plus de viande dans de nouveaux logements décents. Les enfants iront dans des classes plus spacieuses et seront moins de trente par classe. Les filles et les jeunes garçons qui n'ont pu aller plus loin dans leurs études profiteront du CFPA pour apprendre un métier, enfin s'ils le veulent car c'est une question de volonté. Ce dimanche matin, bien avant la venue des engins pour la démolition et des camions pour le déménagement, les ballots étaient prêts, les meubles et autres linge maison emballés. Les mères de famille assises sur les bagages en attente d'être transportées. La fébrilité a gagné tous les chefs de famille. Les agents de l'OPGI, tous badgés et devant les bâtiments qui devaient accueillir les nouveaux locataires. Les brocanteurs et les ouvriers qu'ils ont engagé démontaient les toits, portes et fenêtres. Dès l'arrivée des premiers camions à la nouvelle cité, les enfants sautaient et couraient dans tous les sens, ils découvrent les balançoires les toboggans et les autres jeux. Sur le trottoir, les enfants n'avaient plus besoin de porter les mules, ils les ont jetés et se sont mis à caresser le carrelage avec leurs petits pieds qui ne connaissaient pas de telles douceurs. A chaque arrivée de camions, les fenêtres d'une maison s'ouvrent béantes et les z'gharites fusent. Les meubles sommaires sont vite déchargés et entreposés dans les nouveaux logements. Ces 95 familles dormiront la première nuit comme lors de celles qui la suivront sans les odeurs nauséabondes de l'oued qui s'est transformé en égout à ciel ouvert. Ce sont leurs eaux usées et souillées qui alimenteront l'oued. Leurs ex-voisins continueront de subir l'aléa. Le terrain récupéré servira d'assiette pour accueillir de nouvelles constructions. Cette fois-ci, les familles commencent à croire en la célérité de l'Etat. Elles déclarent que ce qui a été promis par l'ex-wali Hamou Ahmed Touhami au nom de l'Etat est mis en pratique par l'actuel premier magistrat de la wilaya, Boucetta Aboubakr Essedik.