Le général Adnan Sillu, ancien responsable de l'arsenal chimique de Syrie, affirme que le pouvoir envisageait d'utiliser les armes chimiques contre la population. Contrairement à ce qu'il affirme, le régime syrien n'exclurait pas d'utiliser des armes chimiques contre la population. C'est ce qu'a affirmé un général syrien dans un entretien publié mercredi par le quotidien britannique The Times. Avant de faire défection il y a trois mois, le général Adnan Sillu affirme avoir participé à une réunion au sommet lors de laquelle l'utilisation de ces armes contre les rebelles et les civils aurait été évoquée. Cette réunion, qui s'est tenue dans un centre de stockage d'armes chimiques au sud de Damas, aurait été «la goutte d'eau qui a fait déborder le vase» pour cet officier, présenté comme l'ancien responsable de l'arsenal chimique du pays. C'est à ce moment-là qu'il aurait pris la décision de faire défection. «Nous avons eu des discussions sérieuses sur l'usage d'armes chimiques, y compris sur la manière de les utiliser et dans quelles zones, a révélé le général. Nous avons discuté de cela comme étant un dernier recours, tel que la perte par le régime du contrôle d'une zone importante, comme Alep», a-t-il précisé. Et ce, malgré les fermes mises en garde des dirigeants occidentaux. Le déplacement des stocks d'armes chimiques ou la simple menace de leur utilisation reviendrait à franchir une «ligne rouge», avait assuré Barack Obama le 20 août. Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a évoqué une «réponse immédiate et fulgurante» dans la même hypothèse. Réfugié en Turquie, le général Sillu a aussi révélé dans les colonnes du Times que le régime avait évoqué le transfert d'armes chimiques vers le Hezbollah installé au Liban. «Ils voulaient placer des ogives contenant des armes chimiques sur des missiles et les faire parvenir au Hezbollah, afin que celui-ci les utilise contre Israël», assure-t-il. Une manœuvre qui aurait également mordu sur la «ligne rouge» tracée par les Occidentaux. La peur des représailles aurait jusqu'ici retenu le régime syrien. Mais cela pourrait changer, estime le général: «S'ils n'ont rien à perdre, pourquoi ne pas partager ces armes?» (avec des alliés de Damas).