«Nous avons pris beaucoup de retard dans le domaine de la recherche scientifique permanente», avouera le professeur Hafid Aourag, directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique, en marge des travaux de la Conférence nationale des établissements de recherche, présidée par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, hier, au siège du ministère. Il a estimé le nombre de chercheurs permanents au nombre de 2 066 , si on compare avec les 350 000 que compte la France, ce qui est «peu», selon lui, pour qu'il y ait un vrai développement technologique important dans le domaine socio-économique. «2 066 chercheurs permanents, un nombre très peu, pour prendre en charge les besoins des secteurs économique et social. Il a expliqué que la recherche scientifique permanente est en étroite relation avec l'économie et le social, en révélant que les centres et unités de recherche sont au niveau de tous les secteurs et non seulement au niveau du secteur de l'enseignement supérieur. Il a indiqué que tous les efforts qui seront fournis se concentreront sur l'augmentation du nombre des chercheurs permanents. «Ce qui est important pour nous c'est d'augmenter le nombre de postes de travail pour les permanents et cette année, plus de 2 000 emplois ont été attribués», a-t-il révélé. Il a confirmé par ailleurs, que la relation entre la recherche scientifique et l'économie est «inexistante». A ce propos, le Pr Aourag a informé de la création d'un grade important dans le domaine de la recherche qui est celui d'ingénieur du développement technologique. «Le rôle de cet ingénieur sera de créer une cohésion entre le secteur de la recherche et ceux du social et de l'économie, ce qui va aider dans le développement technologique dans ces deux secteurs», a-t-il expliqué, en ajoutant que ce poste requiert un enseignement très élevé. Il a souligné en ce sens, que l'une des priorités du nouveau gouvernement et plus particulièrement le ministère de l'Enseignement supérieur est comment intégrer les secteurs économique et social dans le système de la recherche scientifique algérien et la manière de créer des ponts entre eux. A cet effet, le Pr Aourag a informé : «nous avons donné des solutions, à savoir les mécanismes qu'il faut adopter pour concrétiser cette relation, notamment le financement des projets qui parlent de la création des petites entreprises». Selon les prévisions du directeur général de la recherche, il va y avoir 100 centres et unités de recherche en l'an 2014 sur tout le territoire national, contre 45 pour l'année 2012. Pour ce qui est des agences thématiques, elles sont au nombre de 6 sur tout le territoire. Chaque agence est réservée à un secteur donné. «Les chercheurs algériens ont atteint un niveau très élevé . Certains ont été même, primé à travers le monde entier», révélant à l'occasion le nom de Mohamed Guerioune chercheur à l'université de Annaba et qui a apporté une exceptionnelle découverte sur la nanotechnologie qui lui a valu les considérations distinguées de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi). Des membres de cette Organisation feront le déplacement prochainement dans ce but. «La nanotechnologie est une vérité en Algérie et non une chimère», a lancé fièrement le Pr Aourag. A notre question de savoir si la fuite des cerveaux continue toujours, le Pr Aourag a déclaré que «c'est plutôt le contraire» qui se produit. «100 chercheurs algériens sont rentrés de l'étranger et 200 autres, souhaitent en faire de même», a-t-il affirmé. Il a expliqué ce phénomène positif par l'amélioration des conditions de vie et de travail, en Algérie pour le chercheur algérien. Pour sa part, le ministre de l'Enseignement, après avoir écouté l'allocution du Pr Aourag sur la situation de la recherche scientifique en Algérie, satisfait, il a déclaré aux chercheurs présents : «c'est grâce à vous, qui travaillaient dans l'anonymat que nous en sommes là et le résultat atteint doit être souligné dans tous les domaines». Il n'a pas omis de rappeler l'effort du chef de l'Etat et sa disponibilité à toute demande formulée et qui a été favorable à chaque fois. Avant de conclure, il a adressé un mot à ceux qui critiquent les chercheurs algériens en leur disant : «ce n'est pas nous qui le disons, mais des étrangers nous informent que nos chercheurs comptent parmi les chercheurs les plus distingués dans le monde». Ceci, en les exhortant à aller plus loin encore.