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Le fourbi syrien (II)

Le pouvoir syrien repose sur la conjonction d'une idélogie initialement marxiste et nationaliste portée par le Baas et de fédération des minorités religieuses, voire raciales, face à la majorité, relative, sunnite ; ce sont les alaouites, les chrétiens, les chiites, les druzes et les kurdes, pour ne citer que les principales qui, en unissant leurs forces, tiennent le pays sous la poigne d'un grand apolitique, Hafez Al-Assad.
On aurait pu attendre des démocraties occidentales qu'elles applaudissent à cette montée d'une idéologie inspirée de ses propres principes, mais, à l'instar et sous la pression de l'Amérique, elles se sont bouché le nez et ont préféré se renier en affichant leur préférence pour des monarchies arriérées, à rebours des déclarations des droits de l'homme contemporaines. Elles sont allées jusqu'à dénoncer le «baasisme» comme une sorte de perversion du socialisme et le prétexte à un populisme aux relents totalitaires, sympathique au marxisme soviétique. Certes, les exemples abondent de ces utilisations caricaturales d'un vocabulaire qui ne veut plus dire grand-chose : les mots de «suffrage universel», de «souveraineté populaire», de «partage des richesses» et de «solidarité nationale» se sont éloignés de leurs concepts initiaux au point qu'on répugne à les utiliser et qu'on leur substitue des expressions plus simples comme «élections libres», «indépendance», «sécurité sociale», ou «minimum vieillesse» mais dont le champ d'application est singulièrement plus restreint. Le baasisme était une formidable chance pour ces pays en quête de dignité et de développement, et les caricatures qui en ont été présentées ne sont pas seulement injustes mais imbéciles. Comment ne pas comprendre que l'évolution, le réveil d'une conscience nationale non pas arabe - le mot ne veut rien dire - mais syrienne, irakienne, demain palestinienne ou jordanienne, sonne comme une espérance, une réhabilitation, et que ces entités auraient de bien meilleures chances de trouver avec Israël le compromis d'un développement régional et solidaire. En attendant ce «happy end», le régime syrien comme l'irakien se sont attelés à la tâche d'unifier leurs pays et de faire vivre ensemble des femmes et des hommes qui auraient les mêmes droits et progresseraient ensemble sur les voies de l'éducation et de la connaissance. Ils y sont parvenus, l'Irak surtout, fût-ce au prix d'injustices et de népotisme, ces deux tares étant bien moins développées cependant que dans les monarchies voisines. Plus à l'ouest, Mouammar Kadhafi imitait Hafez Al Assad et Saddam Hussein et les trois pays, sans l'aide américaine généreusement dispensée à l'Egypte de Nasser et surtout de Sadate, montaient progressivement la pente du progrès social, de l'éveil à la culture et de la maîtrise de leur destin. Ne fallait-il pas les accompagner plutôt que de multiplier les chaussetrapes sous leurs pieds ? Loin de moi l'idée de faire de Hafez Al Assad, un des massacreurs de septembre noir, un modèle de gouvernant humaniste ; mais au moins tenait-il une nation hétéroclite d'une main ferme et, au prix de ruses déconcertantes, maintenait la Syrie dans le «saint» des nations fréquentables alors qu'en vérité sa politique était pour le moins contestable, notamment au regard du Liban. Le Liban, précisément, est l'os sur lequel les féroces mâchoires syriennes se sont émoussées. Appelé au secours au milieu des années soixante-dix par les phalangistes chrétiens aux prises avec les Palestiniens puis les Sunnites, Assad eut tôt fait de taper tantôt sur l'un, tantôt sur l'autre et de se rendre à la fois odieux et indispensable. le compromis de fait— était-il vraiment ? — avec Israël sur un partage du pays du Cèdre aurait pu tenir si le Hezbollah n'avait finalement pas pris le parti d'un nationalisme religieux et populaire que les imprudences israéliennes allaient pousser au triomphe en 2006. Mais un triomphe partagé par l'Iran des ayatollahs et, dans une moindre mesure, la Syrie, non plus de Hafez mais de Bachar Al Assad. Le pouvoir syrien repose sur la conjonction d'une idélogie initialement marxiste et nationaliste portée par le Baas et de fédération des minorités religieuses, voire raciales, face à la majorité, relative, sunnite ; ce sont les alaouites, les chrétiens, les chiites, les druzes et les kurdes, pour ne citer que les principales qui, en unissant leurs forces, tiennent le pays sous la poigne d'un grand apolitique, Hafez Al Assad. Quelle que soit l'appréciation que l'on est en droit de porter sur l'homme, le dirigeant politique est incontestablement le maître du jeu au Proche-Orient pendant au moins trois décennies. Il a tôt compris que la Syrie, qui apparaît puissante face au petit Liban, voire à la Jordanie, n'est plus qu'un nain si on la confronte à Israël, a fortiori aux puissances européennes, ou aux Etats-Unis. Il ne va pas jouer les bravaches comme Saddam Hussein ou Mouammar Kadhafi, et se range rapidement dans le camp des inévitables vainqueurs lors de la première Guerre du Golfe, alors que l'on était en droit d'attendre, sinon un soutien à l'Irak, du moins une neutralité affirmée face à une coalition aux relents colonialistes. Il avait déjà su jouer les pompiers pyromanes dans la guerre civile qui ravage le Liban quinze ans durant et tiré un large profit d'une occupation déguisée et d'une exploitation éhontée des richesses de son voisin. Sur le plan intérieur, il avait insidieusement transformé cette pseudo-république parlementaire multipartisane en une authentique dictature, où l'armée et les services de sécurité assuraient la stabilité du régime. Peu de pays étaient à ce point «policiers» mais ces professionnels éprouvés avaient la prudence élémentaire de ne jamais contester la légitimité du président. Hafez disparu, ce sont ces caciques qui installèrent Bachar al-Assad aux commandes de la lourde machine, parce qu'ils escomptaient bien, à travers la mince silhouette de ce médecin londonien continuer à régner sur le pays. Pourtant, l'homme n'était ni sot ni inconscient de la valeur et des charges de l'héritage. Il comprit la nécessité de réformes, économiques, sociales mais aussi politiques et il aurait aimé être l'homme d'une autre Syrie, peut-être moins corrompue, plus soucieuse de son environnement international, comme celui de la réintégration de ce pays laïque dans un ensemble régional qui n'exclurait plus Israël. C'est naturellement qu'il adhère, des années plus tard, à l'idée de l'Union pour la Méditerranée de Nicolas Sarkozy et sa présence sur les Champs-Elysées pour la fête nationale de la France n'est pas apparue aussi incongrue qu'il est de bon ton de le dire aujourd'hui. Ce qui l'est davantage, en revanche, ce sont les volte-face du président français qui s'entiche de «dictateurs» qu'il veut rendre «fréquentables», avant de les désigner à la vindicte internationale puis d'ouvrir la chasse et d'organiser la curée. Une curée dont, le 12 septembre 2012, les Etats-Unis commencent à régler la facture. Indiscutablement; lorsque, le 10 juillet 2000, Bachar succède à Hafez, l'espoir de la libéralisation du régime est bien réel. Ce qu'il manque à la Syrie, c'est une société civile, une bourgeoisie si l'on préfère, et d'aucuns le comprennent et organisent des forums de discussions chargés de rédiger des cahiers de doléances. L'entreprise, fondamentale et fondatrice, ne va pas au-delà de février 2001, et l'embellie démocratique s'évanouit au khamsin, le vent du désert. Pourtant, cette courte période laisse des traces au sein des élites, et jusqu'au sein de l'appareil d'Etat, puisqu'une nouvelle sensibilité apparaît, celle des «modernes» qui s'opposent aux «anciens» et appellent à une «perestroïka». Sous la pression des caciques, le pouvoir choisit de ne pas choisir, ce qui revient à privilégier l'immobilisme avec les risques terribles de fracture dont le printemps arabe est censé accélérer l'ouverture. Curieux tout de même ce «printemps arabe» soutenu par les régimes arabes les plus rétrogrades, déclenché avec une synchronisation impeccable dans des pays qui entretiennent de très bonnes relations avec les Etats-Unis, je veux parler de l'Egypte et de la Tunisie, ou dans des villes de Libye qui s'enflamment avec un ensemble touchant et selon un scénario identique. Curieuse, la fulgurance de l'intervention occidentale, si rapide qu'il n'est pas sans intérêt d'en rappeler quelques étapes : moins de 40 heures après le vote de l'ONU à New York, le 19 mars 2011, de la Résolution 1973 et dès 12h30, commencent les opérations aériennes avec huit Rafale, quatre Mirage 2000, six avions ravitailleurs français et un Boeing Sentry ; les opérations durent six heures trente pour les chasseurs partis de France et les sorties vont s'élever, en sept mois, à 1602 dont 983 américaines et les frappes aériennes à 6357, dont 2225 françaises. Or il faut savoir que la France n'a plus les possibilités financières et opérationnelle d'une telle activité, sauf à laisser en berne la défense du territoire, de manière durable, probablement pour plusieurs années. Ce qui revient à dire que la mission de l'armée de l'air, qui est, du moins ai-je la faiblesse de le croire, la défense du sanctuaire national, est aujourd'hui obsolète. Le sort des populations de Benghazi, à supposer qu'il fût alors en jeu, valait-il que notre propre sauvegarde lui fût sacrifiée ? Kadhafi renversé puis odieusement assassiné, les regards se tournent vers le dernier empêcheur de tourner en rond et, les mêmes causes produisant les mêmes effets, une mise en place similaire est faite où se retrouvent les mêmes protagonistes, en vertu de l'adage sportif qui veut que l'on ne change pas une équipe qui gagne. La procédure non plus, et surtout pas l'engagement de médias, à commencer par Al Jazeera, qui a perdu dans les sables de Tripolitaine et de Cyrénaïque ce qu'il lui restait de crédibilité. La désinformation, devenue une voie éprouvée du renversement des régimes qui déplaisent, avec des variantes qui font que le Bahreïn est traité à rebours de la Libye et de la Syrie, la désinformation, donc, intervient pour «diaboliser» Bachar Al-Assad et aider à sa caricature. En revanche ces mêmes médias arabes manquent lourdement à leur devoir d'informer quand ils omettent de signaler la mise en place de bases secrètes en Turquie, à Antioche ou à Adana et l'arrivée sur le sol ottoman de touristes «baraqués», à l'accent de l'Ohio ou du Connecticut, censés
travailler dans des organisations humanitaires. Vérité au-delà du Néguev et du Sinaï, mensonge en deçà ou l'inverse. (A suivre)


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