Par quoi vais-je commencer aujourd'hui, sinon que de faire l'habituelle gymnastique dans le monde pourri du football ? Quelqu'un, très au fait des magouilles qui rongent cette discipline, m'a glissé à l'oreille que tout s'achète et tout se vend en cette fin de saison. Ma réplique, somme toute simple, consiste à lui rappeler que c'est un secret de polichinelle et que le commun des Algériens sait que le football est pire que Sonatrach. Mais ce quelqu'un persiste à dire que la corruption est devenue un jeu où tous les acteurs du football inscrivent des buts d'anthologie à même de figurer dans le top des corrompus. Joueurs, dirigeants, arbitres, intermédiaires et même les responsables des institutions footballistiques sont tous mouillés. Personne n'y échappe et la traçabilité de l'argent est facilement décelable mais personne ne s'y intéresse comme si un accord tacite lie tout ce beau monde. C'est vrai que tant qu'il n'y a pas de preuves tangibles, ces acteurs sont innocents mais faut-il attendre que ces preuves viennent à nous pour diligenter des enquêtes ? Autant dire que c'est tenter le diable que de s'aventurer dans ce bourbier et que de chercher à y mettre son nez au risque de laisser des plumes. N'empêche que cette corruption mine cette discipline, freine son développement et sacrifie une jeunesse égarée, cherchant vainement ses repères. Des repères perdues depuis que le football est tombé entre les mains des charognards délapidant tout sur leur passage. Il n'y a pas à dire, le football est lui aussi pris dans la tourmente de la corruption, bien organisée. Personne ne peut le nier, y compris les pouvoirs publics, désarmés, craignant, eux aussi, de réagir pour arrêter le massacre, car c'en est un. Pour l'instant, personne n'ose le faire comme si tout le monde trouve son compte. Il n'y a aucune autre explication car la corruption s'est tellement ancrée dans cette discipline, qu'il faut vraiment un miracle pour la combattre.