La troupe «Diwan âmi Brahim» de Béchar a reçu jeudi le premier prix du septième Festival culturel national de musique diwan, qui se tient à Béchar depuis vendredi, lors d'une soirée de clôture animée par le groupe «Gâada Diwan Béchar». Fondée en 1993, cette troupe chapeautée par Ami Brahim, l'un des derniers Mkeddem de Béchar, avait marqué son tour de scène, samedi dernier, par la mise en avant des bannières aux sept couleurs du rituel diwan, ainsi qu'un «Koyo» particulièrement long et intense. La troupe jugée principalement sur sa présentation, sa maîtrise, sa chorégraphie et l'authenticité de sa prestation a séduit le jury de cette édition présidé par Brahim Bahloul et qui comptait le Mâallem de Saïda, Mohamed Amine Canon. La maîtrise instrumentale et vocale du groupe «Ouled Bambra», ainsi que le travail de recherche de ce jeune grou-pe d'Alger mené par Yousri Tamerabet a fini par leur valoir le second prix après qu'ils eurent brillé par un programme très rare réunissant le gnawa marocain, le diwan algérien et le stambali tunisien. Sur scène «Ouled Bambra» étaient accompagnés lors de la soirée inaugurale, vendredi dernier, pas l'ethnomusicologue américaine Tamara Turner qui a été séduite, lors de sa recherche sur le diwan, par le festival. L'originalité et la découverte d'un diwan différent que celui vulgarisé par les scènes nationales et internationales ont aussi fini par être récompensées. La troupe «Dendou-ne» de Ghardaïa a remporté le troisième prix de la compétition. Cette confrérie diwan du Mzab tirant son nom d'un grand tambour, a présenté mardi un spectacle proche du rite traditionnel en gardant les mêmes tenues, la même danse «Koyo» et en choisissant des Bordjs originaux comme «Megzou» servi par un jeu de gumbri puissant et limpide. Toujours dans l'authenticité, le jury a décidé d'attribuer un prix supplémentaire à la troupe «Hna Mselmine» de Ain Sefra qui avait artistiquement séduit en offrant un spectacle impressionnant avec du diwan purement traditionnel. Le Mkeddem de cette troupe, Mohamed Rahmani, avait conçu un spectacle en portant sur scène le maximum de symboles authentiques de cette tradition sur le plan des costumes, des couleurs, de la chorégraphie ou du programme choisi, le tout servi par une voix et une maîtrise exceptionnelle, un véritable spectacle éducatif pour les amateurs. En dehors du prix spécial du jury, les trois prix de la septième édition du festival offrent aux lauréats la possibilité de se produire sur la scène du Festival international de musique diwan d'Alger dont la date n'a pas encore été fixée. La soirée de clôture était aussi l'occasion de produire sur scène le produit d'un petit master class entre Ami Brahim Berrezoug, l'un des derniers disciples de Béchar, et Tamara Turner, ethnomusicologue américaine qui mène une thèse sur le diwan et joue du gumbri. Le public était étonné d'assister à ce duo improbable chanté deux bordjs sans autre apport instrumental que leurs deux gumbri. Très attendu dans la wilaya de Béchar, le groupe «Gaâda Diwan Béchar» a enchanté le public, venu nombreux, jusqu'à une heure très tardive de la nuit en reprenant leurs plus grands succès ainsi que des titres tirés de leur dernier album "Ma Hlow". Ouvert jeudi dernier, le septième Festival culturel national de musique diwan qui a ravi un public très nombreux durant sept soirs consécutifs, a pris fin jeudi soir après la remise des prix du concours national à trois troupes sur les 15 participants tout en offrant l'opportunité au public de découvrir des invités de marque comme Lotfi Attar, Imerhan et Essed.