Le Centre de recherche juridique et judiciaire (CRJJ) est appelé à être plus dynamique et plus profitable à la société civile. D'ici deux ans, il aura bénéficié de l'expertise étrangère en la matière. C'est dans le cadre d'un projet de jumelage entre le ministère de la Justice et l'Union européenne (UE), que le CRJJ renforcera ses compétences. En effet, le Centre a été créé en 2006 mais n'est toujours pas aussi connu par la société civile ni aussi présent sur le terrain. Il sera donc suivi par des experts européens, à savoir français et espagnols, à travers des formations et des échanges et avec comme but majeur : multiplier les activités de recherches des chercheurs du CRJJ. Ce dernier recevra, selon le directeur général, Ahmed Chafaï, 62 experts européens pour 84 missions et 162 jours. Aussi, 24 chercheurs et employés du centre seront envoyés en Europe pour des visites d'études et d'expertise, et ce, via six missions en raison de cinq jours chacune. Le conseiller résident du jumelage, Jean- Jaques Frion, a indiqué, lors d'un point de presse organisé dernièrement, que «les chercheurs au CRJJ auront la possibilité de rédiger des notes, des articles et des ouvrages sur des thèmes qui lui sont propres et que le centre choisit», permettant ainsi d'avoir de multiples réflexions et problématiques à étudier et à développer. Selon M. Frion, la recherche juridique est très importante parce qu'elle aide à comprendre les nuances et les orientations à prendre pour une meilleure législation. «Ce n'est pas simplement une recherche juridique théorique mais c'est aussi faire en sorte d'améliorer concrètement le droit qui existe», dira-t-il avant d'ajouter : «Dans deux ans, le centre pourrait être le point de passage de la recherche juridique en Algérie. Celui qui fera des thèses, un ouvrage, rédiger un article ou tout simplement une note, aura axé à toute la base documentaire qui existe déjà au centre et qui va être augmenté. Il aura également accès aux réseaux du centre. Donc, il ne sera pas isolé mais associé à toute la sphère de la recherche juridique, mais notamment aussi la recherche en sociologie ou en psychologie lui permettant d‘avancer dans la recherche». Cela créera une dynamique pour améliorer les textes de loi et le droit en général au profit, bien évidemment, de la société civile qui, ajoute Frion, «plus elle sera associée à la création d'une règle de Droit, elle saura faire valoir ses droits. Et plus elle sait faire valoir ses droits, plus l'Etat de droit sera garanti». Le Centre de la recherche juridique et judiciaire aura alors un rôle très important à jouer dans le développement du droit en Algérie grâce à «sa production intellectuelle et en étant un des axes de réflexion les plus importants». Situé à Chéraga dans la capitale du pays, le CRJJ bénéficiera d'un jumelage dans le cadre du Programme européen d'appui à la mise en œuvre de l'accord d'association avec l'UE (P3A) pour une période de 24 mois et une enveloppe financière de 1 140 000 euros. Ce programme d'appui est géré par le ministère du Commerce et financé par l'UE.