Le ministre des Affaires étrangères égyptien est attendu aujourd'hui à Alger pour une visite de travail officielle. Des entretiens réuniront Nabil Fahmy, dont la visite durera une journée, avec son homologue algérien Ramtane Lamamra avant l'élargissement des discussions aux membres des deux délégations. Les deux ministres animeront conjointement une conférence de presse dans l'après-midi. Une rencontre avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal est prévue dans l'agenda du MAE du gouvernement transitoire au Caire. M. Lamamra s'est opposé, faut-il rappeler, à la campagne interne ciblant les relations avec le gouvernement égyptien, réfutant l'isolement de l'Egypte après l'éloignement du président Mohamed Morsi. L'Egypte fait face ces derniers mois à une recrudescence d'actes de terrorisme après la destitution du pouvoir islamiste par l'armée à la demande d'une grande partie du peuple égyptien. Cet état de fait n'a pas été apprécié par les Frères musulmans, dont les militants et sympathisants continuent toujours de manifester, réclamant le retour du régime islamiste à la tête de l'Etat. Les bras armés des Frères musulmans s'attaquent de plus en plus aux forces de sécurité et aux nouveaux dirigeants égyptiens par le biais de plusieurs actes terroristes, notamment dans le Sinaï. Même l'actuel ministre de l'Intérieur égyptien a échappé miraculeusement à un attentat terroriste en plein centre du Caire. Le dernier attentat a visé un bâtiment des forces de sécurité par le biais d'un véhicule chargé de plusieurs dizaines de kilogrammes d'explosifs. L'explosion a fait 14 morts dans les rangs des forces de sécurité et blessant une centaine d'autres, selon des sources médicales locales. Des sources de sécurité ont précisé que le général Sami el-Mihi, chef de la sécurité de la province, avait été blessé tandis que deux de ses collaborateurs figuraient parmi les morts. L'explosion a été ressentie à quelque 20 km à la ronde, ont ajouté ces sources. Ce sanglant acte terroriste a contraint les autorités de déclarer les Frères musulmans comme une organisation terroriste et ce, après que l'enquête a déterminé l'implication de la confrérie dans cet attentat. Esseulée après la dissolution du pouvoir islamiste, l'Egypte cherche à revenir sur la scène internationale et n'a trouvé à ses côtés pour l'instant que l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis. Les Egyptiens comptent beaucoup sur l'expérience algérienne en matière de lutte antiterroriste afin de faire face aux attentats dont les forces de sécurité furent la cible. Plusieurs leaders des partis politiques, dont la majorité «islamiste», ont dénoncé la venue de Nabil Fahmy en Algérie. Cela n'a pas été apprécié par Ramtanne Lamamra qui a déploré les critiques au sujet de cette visite. Répondant aux questions des journalistes, M. Lamamra a souligné que «la Constitution est claire en matière de politique étrangère de la nation qui reste le domaine exclusif du président de la République habilité à la définir et la driver».