« L'intervention des forces du maintien et du rétablissement de l'ordre public lors des manifestations intervient suite à une réquisition de l'administration», a tenu à souligner le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, lors d'une conférence de presse, animée, hier, en son siège après une réunion avec les directeurs centraux de son département. Le patron de la police a, en effet, expliqué que ses services sont intervenus lors des manifestations et regroupements constatés ce mois de mars à Alger, Tizi Ouzou et Constantine pour rétablir l'ordre public et préserver la sécurité des personnes et des biens et ce, exclusivement suite à la réquisition de l'administration. Il a, dans ce sens, rappelé certaines lois de la République : «Pour qu'il y est une manifestation, il faut qu'il y ait une autorisation délivrée par l'administration. Pour qu'il y ait une intervention de nos unités, il faut qu'il y ait une réquisition de l'administration. Initialement, cette dernière est responsable du maintien et du rétablissement de l'ordre», a expliqué M. Hamel, notant également qu'avant l'intervention des services de police, des sommations doivent être prononcées par l'administration habilitée (le P/APC ou le wali quand la manifestation touche une wilaya et le ministre de l'Intérieur si les évènements touchent plus de trois wilayas). Le DGSN a, de même, souligné que l'organisation de la conférence de presse en ce moment confirme d'une part «la transparence dans laquelle travaillent ses services et permet, d'autre part, d'éclaircir les choses à la presse nationale et à l'opinion publique», pour dire notamment que les services de sécurité ont géré les manifestations constatées selon les lois de la République et suite à une réquisition de l'administration. Il soulignera, de même, que la police algérienne intervient dans ces cas sans prendre en compte l'objectif de la manifestation. C'est en réponse à une question sur la manière de gérer une manifestation, à titre d'exemple, contre le quatrième mandat du président ou autres, le général-major a noté que les services du maintien de l'ordre « ne prennent pas en compte le motif ou l'objectif de la protestation, mais la légalité ou non de l'action et son impact sur la sécurité et l'ordre publics». « Je souligne que toutes les missions dévolues à la police ont été accomplies dans un cadre global avec un respect des droits de l'Homme. Nous avons géré toutes les manifestations sans aucun usage de moyens de force autorisés par la loi et c'est pour cette raison que des images sur la manière d'interpellation de certains individus sont mal interprétées», a affirmé le DGSN, estimant que le respect des droits de l'Homme par la police algérienne est plus remarquable que chez certains pays qui critiquent la police algérienne tout en utilisant des moyens répressifs pour disperser les foules chez eux. «Nous avons toujours instruit nos hommes pour une gestion démocratique des foules. Les méthodes d'intervention quant à elles varient selon la dimension et l'évolution des évènements que nous suivons de près afin d'adapter le mode opératoire. La gestion des foules n'est pas une recette», a encore affirmé le général-major, précisant qu'il ne porte pas de jugements à l'égard de l'administration mais tente d'apporter des explications aux multiples interrogations sur les interventions de la police lors des manifestations. Pour sa part, le directeur de la sécurité publique à la DGSN, le contrôleur de police Aïssa Naïli, a indiqué qu'entre le 1er janvier et le 6 mars, les services du maintien de l'ordre sont intervenus dans 13 regroupements non autorisés à Alger, Bouira, Tizi-Ouzou et Constantine. Entre le 1er et le 6 mars, trois regroupements ont, selon lui, eu à Alger engendrant l'interpellation de 264 personnes dont 30 journalistes, toutes relâchées.