Un travail de proximité entre les opérateurs agricoles et les agriculteurs «est nécessaire pour l'essor du secteur» et l'augmentation de la production, a estimé, avant-hier à Aïn Defla, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelouahab Nouri. Le ministre, qui animait un point de presse au terme de sa visite de travail dans la wilaya, a mis l'accent sur la nécessité du «redéploiement» sur le terrain des services agricoles et des agents de l'administration pour une meilleure prise en charge des préoccupations des producteurs. «La tendance à bureaucratiser les choses ne doit absolument plus avoir droit de cité si nous voulons réellement que le secteur de l'agriculture puisse jouer son rôle en matière d'autosuffisance et de sécurité alimentaire», a souligné M. Nouri, invitant les responsables des chambres de l'agriculture et des services agricoles à aller à la rencontre des agriculteurs et écouter leurs doléances. Evoquant la wilaya de Aïn Defla, le ministre a relevé qu'il a été enregistré un «saut qualitatif» dans le domaine agricole, rappelant que la wilaya occupe la 2e position en matière de production de pomme de terre et en matière de maraîchage, ainsi qu'en fruits et légumes. M. Nouri a toutefois relevé certaines lacunes, notamment en ce qui concerne la production de légumes secs, exhortant les responsables du secteur à redoubler d'efforts pour relever leurs productions. Au cours de sa visite, le ministre s'est d'abord rendu à une entreprise de production de pomme de terre de consommation et de semences appartenant à un privé. La pépinière de la commune de Sidi Lakhdar, qui s'étend sur 50 hectares, a constitué la 2e étape de la visite de M. Nouri durant laquelle les responsables ont fait état du lancement d'un programme de modernisation de leurs équipements. Au niveau de la laiterie publique de la commune d'Arib, disposant d'une capacité de production journalière de 400 000 litres de lait pasteurisé, le ministre a noté que la question du lait «doit constituer une priorité nationale». Inspectant la laiterie, M. Nouri a mis l'accent sur la nécessité de procéder à la modernisation de certains équipements, relevant l'absence des conditions d'hygiène. «Vous ne pouvez pas travailler dans des conditions d'insalubrité. Autant fermer l'unité que de donner au citoyen des produits de mauvaise qualité», a-t-il dit sur un ton coléreux. Assurant que l'Algérie produit les 2/3 de ses besoins en matière de lait, M.Nouri a par ailleurs fait état d'un déficit de 1,5 milliard de litres de lait, soulignant que ce manque doit être comblé «dans les plus brefs délais».