Des combattants en état de transe. Du jamais vu, dirions-nous. Comment peut-on être en possession de toute sa lucidité au moment où la vigilance est de rigueur ? Selon les médias occidentaux et leurs serfs du Golfe, les «djihadistes» se nourrissent principalement de la lecture du Coran. Pour les mystiques, la lecture du Saint Coran est un moyen de transcendance, quoi de plus saint ? Mais pour un «djihadiste» loin de toute piété, perpétrant les pires atrocités, ce n'est pas cette transcendance mystique qui le caractérise, mais une indifférence émotionnelle chronique ; non pas due à la lecture et la transcendance pieuse, mais surtout aux drogues qu'il ingurgite avant de passer à l'acte ignoble. Voilà donc la différence. Récente révélation du Réseau Voltaire, l'armée arabe syrienne a saisi en deux jours une voiture pleine de comprimés de Captagon et un camion citerne en contenant une tonne. Le Captagon (Fénétylline chlorhydrate) est un amphétamine qui suscite une certaine euphorie et insensibilise à la douleur. Mêlé à d'autres drogues, comme du haschich, il constitue la ration alimentaire de base des djihadistes. Les combattants ne ressentent plus ni leurs souffrances, ni celles qu'ils infligent aux autres. Dès lors, ils peuvent commettre toutes sortes d'atrocités en riant. Contrairement à une idée répandue, les djihadistes ne sont pas motivés par des préoccupations religieuses, mais par la recherche de plaisirs immédiats. Ils sont principalement recrutés parmi les voyous et dans les prisons. Fabriqués en 2011 par l'Otan dans un laboratoire en Bulgarie, le Captagon est maintenant produit dans tout le Proche-Orient, y compris sur le territoire syrien. Pendant ce temps, le Congrès des Etats-Unis a voté secrètement (le 27 janvier dernier) le financement d'une aide militaire aux «rebelles syriens» jusqu'à la fin de l'année fiscale (c'est-à-dire jusqu'au 30 septembre 2014). Il ne semble pas qu'il s'agisse d'une session secrète du Congrès, mais plutôt d'une séance secrète au cours de la session normale. L'agence précise que cette aide comprend des armes légères, ainsi que des roquettes anti-tanks, mais pas de matériel anti-aérien. Lors de son discours 2014 sur l'état de la nation, le président Barack Obama, avait tenté de minimiser les contradictions états-uniennes. Il a déclaré, dans un passage consacré à la lutte contre Al-Qaïda : «En Syrie, nous soutiendrons l'opposition qui rejette le programme des réseaux terroristes», sans toutefois préciser quelle était cette opposition «qui rejette le programme des réseaux terroristes», ni qui la représente. Selon un conseiller du président, Bruce Riedel, ces armes ne sont pas susceptibles de modifier le sort de la guerre, mais au contraire de la faire durer. Selon lui : «La guerre syrienne est une impasse. Les rebelles n'ont pas l'organisation et les armes pour vaincre Assad, tandis que le régime n'a pas la main-d'oeuvre fidèle pour réprimer la rébellion». (à suivre)