Un bloc pédagogique a été inauguré, avant-hier samedi, à la zaouia Sidi Sahnoune de Djemaâ Saharidj dans la commune de Mekla, à l'est de Tizi Ouzou, en présence des représentants de plusieurs zaouias de la Kabylie mais aussi des autres régions du pays dont Alger, Mostaganem, Bordj Bou Arreridj, Constantine et Sétif, mais aussi des tolbas, des enseignants de sciences islamiques et des imams et fidèles de la région. Composé de quatre salles de classes, une bibliothèque et une salle informatique, cet espace pédagogique accueillera, selon Mohand Ouali Naït Djoudi, le secrétaire général de l'Association religieuse de ladite zaouia, les enfants scolarisés du village, notamment ceux des classes préparatoires d'examens de fin d'année, désireux de suivre des cours de soutien qui seront dispensés par des enseignants, en plus, bien entendu, de l'enseignement du Coran et du hadidh que cette structure assure, jusque-là. Parallèlement à l'inauguration de cet espace réalisé sur le fonds propre de la zaouia avec le soutien de l'Etat, dans le cadre de l'extension de cette structure, un joyau architectural, a-t-on précisé de même source, une journée d'étude, consacrée au «rôle des zaouias dans la préservation de l'Islam algérien, inspiré du rite malékite et de l'identité nationale», y a été organisée. Dans sa prise de parole Òà l'ouverture des travaux de cette rencontre, Cheikh Smaïl, un des deux imams de ladite zaouïa, rattachée à la «Tariqa Rahmania», a mis en avant le rôle de cet édifice religieux dans la préservation de l'identité nationale et son implication dans les soulèvements populaires sous le joug colonial. « En guise de représailles face au refus de cette zaouia d'épouser la thèse colonialiste, la soldatesque française a incendié, en 1860, la bibliothèque de cet édifice religieux», a-t-il indiqué, faisant observer que de «précieux manuscrits furent détruits» et, a-t-il poursuivi, «ceux qui ont été épargnés furent remis à Si Amar Saïd Boulifa, un sage du douar des Ath Irathen (Fort National) ». Pour sa part, Moussa Smaïl, enseignant à l'université des sciences islamiques et économiques d'Alger, a insisté sur la nécessité de réhabiliter les zaouias et les doter en moyens humains et matériels à même de leur (zaouias, ndlr) permettre de poursuivre leurs missions, celles de véhiculer et de transmettre les préceptes de l'Islam de nos ancêtres, celui de la tolérance et de la fraternité. «Seule la réhabilitation de nos zaouias est à même de venir à bout des mauvaises interprétations du Coran, véhiculées par des prêcheurs de tous bords qui ont pour seul objectif de détourner la société du véritable islam», a-t-il dit. Cette dernière serait fondée entre le Ve et le VIe siècle de l'Hégire par Sidi Sahnoune Ibn Abdellah El Azhari, qui serait originaire de Kairouan (Tunisie). Quinze Tolbas suivent, actuellement, un enseignement religieux et des cours de langues, sanctionné par un diplôme qui leur permet de postuler à l'accès à l'Institut islamique de Sidi Abderahmane El Illouli (Illoula), à l'est de Tizi Ouzou.