L'association nationale Femmes en communication et le réseau Wassila d'aide aux victimes femmes et enfants, avec le concours de l'Institut pour la diversité médiatique (MDI) ont organisé, hier à Alger, une conférence-débat sur «les violences sexuelles faites aux femmes». Dans son allocution d'ouverture, la présidente de l'association Femmes en communication, Nafissa Lahrèche, a expliqué qu'«il y a plusieurs types de violence, mais on a choisi la violence sexuelle parce que c'est un sujet tabou dans la société algérienne, et nous, autant qu'association, nous devons casser les tabous». De son côté, la présidente du réseau Wassila, Dalila Lamarene, a souligné que «ce que nous essayons de faire c'est de montrer, parler, dénoncer la violence contre les femmes si largement banalisée, et accepter que personne ne la considère comme un phénomène qui appelle indignation collective ou manifestations de rues. Mais les femmes se battent et recherchent des solutions pour se protéger avec les moyens qu'elles trouvent». A ce propos, elle a fait savoir que «nous avons réussi quand même depuis quelques années à sortir cette violence du tabou et du secret des familles, et il devient difficile de cacher l'ampleur et la gravité des faits». Toutefois, elle a indiqué que si on prend les derniers chiffres de la DGSN pour janvier à septembre 2013 : 7000 plaintes ont été enregistrées, 27 homicides volontaires, 266 viols, 300 en 2012, 1800 enfants victimes de violences sexuelles en 2013, et selon les services de sécurité 261 femmes sont été assassinées en 2012. «Mais nous le savons, les chiffres réels sont beaucoup plus importants, et la réalité est beaucoup plus tragique», a-telle signalé. Outre, elle a précisé que les objectifs au sein de son réseau est d'apporter un soutien médical, psychologique et juridique aux victimes, dénoncer les violences, plaider pour un changement de la loi, car la loi actuelle ne protège pas les femmes, ainsi que revendiquer l'égalité des citoyennes et citoyens devant la loi. Pour sa part, l'avocate Fatma-Zohra Ben Braham a indiqué qu'«il n'y a pas un texte légal punit la prostitution aléatoire», disant que le viol est considéré comme arme de guerre.