La presse publique, tous supports confondus, «manque d'agressivité et doit changer de réflexes sans pour autant omettre sa mission de service public», a déclaré, à Alger, le ministre de la Communication, Hamid Grine. Lors de sa participation au forum du quotidien «Liberté», le ministre de la Communication a considéré que «la presse publique manque d'agressivité. Elle fait parfois de l'autocensure mais c'est une presse qui n'insulte pas, qui ne dénigre pas et qui ne fait pas dans la diffamation». Selon le ministre, la presse publique, écrite ou audiovisuelle, ne doit pas seulement s'appuyer au programme du gouvernement mais doit être lue et suivie aussi. Elle doit accomplir «sa mission de service public avec professionnalisme et dans les règles de l'éthique». Par ailleurs, Grine a rappelé que la priorité actuelle du ministère de la Communication était «la mise à niveau et la professionnalisation de la presse écrite», à travers, notamment, l'installation prochaine des autorités de régulation de la presse écrite et de l'audiovisuel, du conseil d'éthique et la commission de délivrance de la carte du journaliste professionnel. Pour le ministre, une presse professionnelle c'est une «presse responsable» qui doit avoir une rentabilité saine et dont les responsables doivent «raisonnablement bien payer le personnel journalistique, lui assurer une couverture sociale et aussi la formation». Il a ajouté, dans le même contexte, qu'une quarantaine de textes d'application et de projets de loi sont en voie de finalisation et qui concernent, entre autres, la publicité et le sondage. Le ministre a précisé que la première mouture des textes de loi sur la publicité et le sondage sera prête en septembre, ajoutant que leur signature est prévue au cours du mois de décembre ou janvier. En ce qui concerne le sort de certains titres de presse qui ne paraissent plus pour dettes non payées envers la société d'impression d'Alger (SIA), le ministre a affirmé qu'il «ne s'agit pas d'une suspension ou d'une décision politique, mais plutôt d'un traitement technique et équitable sans aucun compromis». Dans ce contexte, il a déclaré que depuis un mois «vingt milliards de centimes de dettes ont été récupérés sur un total de 400 milliards de centimes». Le ministre regrette «l'existence de journaux criblés de dettes alors que leurs patrons ont une richesse remarquable», sans vouloir citer de titres. Grine a tenu à rappeler que «le droit à la publicité n'est pas un droit constitutionnel, jusqu'à présent le ministère de la Communication ne s'est pas impliqué dans la gestion de l'Anep», en ce qui concerne certains journaux dont le droit à la publicité a été retiré par l'Agence nationale d'édition et de publicité (Anep). Interrogé sur la distribution des journaux vers l'intérieur du pays et le Sud, l'invité du forum a annoncé qu'un projet de création d'un réseau de distribution de journaux publics et privés sera finalisé vers la mi-août. Il a, en outre, ajouté qu'un bilan d'état sur les fréquences des chaînes de radio nationales à travers les wilayas du sud, notamment, sera étudié lundi avec l'entreprise de télédiffusion d'Algérie (TDA) pour pallier aux problèmes de diffusion dans ces régions. Pour ce qui est du champ audiovisuel, Grine a émis des réserves sur ce domaine en exprimant son souhait de ne pas voir l'expérience de la presse écrite (apparition d'une multitude de titres) s'élargir aux chaînes de télévision, soulignant que ceci nécessitait de la prudence vu l'impact de l'image sur le large public par rapport à celui des écrits qui s'adressent à un public élitiste.