Le Commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine (UA), Smaïl Chergui, a exprimé, jeudi à Alger, le souhait de voir le dialogue inclusif intermalien mener à des solutions durables à la crise dans le Nord du Mali, affirmant l'engagement de l'UA à rétablir la stabilité dans tous les foyers de conflit en Afrique. M. Chergui a indiqué que la réunion des belligérants maliens à Alger «revêt une importance particulière du fait qu'elle permettra au gouvernement malien d'avoir un dialogue direct avec les mouvements armés dans le Nord», exprimant le souhait de voir le dialogue sanctionné par la signature d'un accord définitif et à long terme mettant fin au conflit. «L'UA soutient le processus de dialogue direct parrainé par Alger», a souligné le responsable qui a estimé nécessaire la mise en place d'un mécanisme de suivi pour garantir la mise en oeuvre de l'accord qui permettra, a-t-il dit, de passer à une nouvelle étape dans les relations entre les parties et rétablir la paix et la sécurité dans le pays. M. Chergui a par ailleurs fait part de «l'inquiétude» des dirigeants africains de la montée du terrorisme dans la région du Lac du Tchad et ses incidences sur les pays africains, soulignant «l'engagement du Conseil africain de paix et de sécurité à mobiliser tous les moyens pour rétablir la stabilité en Afrique». Il a souligné en outre la poursuite des efforts africains communs pour la création d'une force régionale de lutte contre le terrorisme au Nigeria et dans le Lac du Tchad, à moyen et à long termes. «Nous percevons une meilleure disponibilité de la part des pays concernés en faveur de la création de cette force à travers la coordination des efforts pour le rétablissement de la sécurité dans la région», a-t-il souligné. Il a, dans ce sens, affirmé qu'un sommet extraordinaire du Conseil de paix et de sécurité serait organisé et consacré au phénomène du terrorisme dans le continent. Des décisions importantes seront examinées à l'instar de la promulgation d'un mandat d'arrêt africain contre les personnes impliquées dans des actes terroristes, l'établissement d'une liste des groupes et terroristes notoires et l'accélération de l'action la force africaine d'intervention rapide et la force régionale de maintien de la paix au Tchad. S'agissant de la situation en Centrafrique, le responsable africain a fait savoir que l'UA œuvrait à l'apaisement pour la protection des musulmans en parallèle aux efforts politiques assignés au gouvernement de transition chargé de la préparation de la feuille de route vers le retour à la vie politique dans ce pays. M. Chergui a, par ailleurs, mis l'accent sur la redynamisation de la vie politique participative en Centrafrique annonçant la tenue d'un sommet à Brazzaville du 21 au 23 juillet pour un dialogue direct entre tous les belligérants dans ce pays dans la perspective de la signature d'un accord sur l'arrêt des opérations militaires. Pour ce qui est du dossier du Sahara Occidental, M. Chergui a précisé que la désignation d'un envoyé spécial de l'UA au Sahara Occidental intervenait suite aux «atermoiements» que connaît cette question, l'une des plus anciennes en Afrique affirmant que l'«UA doit prendre les mesures appropriées pour résoudre au plus vite ce dossier». L'UA a dépêché des envoyés dans la plupart des foyers de tension en Afrique. Lors du 23e sommet de l'UA tenu à Malabo (Guinée équatoriale), l'ancien chef d'Etat mozambicain, Joaquim Chissano a été désigné envoyé spécial pour le Sahara Occidental.