Encore une fois, les dirigeants du mouvement islamiste HMS ont violé les lois de la République en invitant deux mouvements à participer au meeting qu'ils ont organisé à la salle Harcha à Alger. Il s'agit du FIS dissous qui a été interdit par la justice et du Front essahwa, dont le dossier de création a été rejeté par le ministère de l'Intérieur. Si cela n'est pas un défi à la justice et à l'Etat et une violation des lois de la République, c'est quoi alors ? Profitant du laxisme du gouvernement, les dirigeants de HMS se sont permis pour la énième fois de défier l'Etat, invitant un parti interdit d'exercer à participer au rassemblement qu'ils ont organisé à la salle Harcha. Sous prétexte de soutenir le peuple palestinien, les dirigeants de HMS ont profité pour permettre aux militants, sympathisants et aux responsables de l'ex-FIS dissous de revenir sur la scène politique. Lors des derniers rassemblements, les militants de l'ex-parti dissous se sont contentés de lancer des injures à l'encontre du pouvoir à partir de la salle Harcha. Ce n'est pas le cas cette fois-ci où la parole fut donnée à plusieurs islamistes, entre autres, le vice-président du FIS dissous qui a profité pour tirer à boulets rouges sur l'Etat algérien. Contrairement aux meetings précédents, Ali Belhadj qui a été invité par les organisateurs à prendre la parole a profité pour verser son venin contre l'Etat et le pouvoir. Comme dans les années 1990, le lieutenant d'Abassi Madani a donné un prêche virulent s'attaquant aux hauts responsables du pays les accusant de tous les noms. La première intervention de Ali Belhadj a été la suivante : «Arrêtez de nous prendre pour des idiots et de crier sur tous les toits que vous avez donné trois sous à Ghaza (25 millions de dollars). «Vous avez donné autant et même plus aux chatahates, les danseuses et pour le sport», a-t-il ajouté. Ne s'arrêtant pas là, le lieutenant d'Abassi Madani a accusé les hauts responsables algériens et l'ensemble des dirigeants arabes de traîtres. L'allocution d'Ali Belhadj a soulevé un brouhaha des milliers d'islamistes dont la majorité sont des militants de l'ex-FIS. En écoutant les slogans scandés par les militants de l'ex-FIS à la salle Harcha, n'importe qui pourrait croire que le temps a été remonté et que nous sommes au début des années 1990. Le comble est que le sujet du meeting à savoir « soutenir Ghaza» a été mis aux oubliettes et c'est l'Etat algérien qui a été la cible des intervenants islamistes qui se sont succédé sur la tribune. Après Ali Belhadj et consorts, c'est au tour du président de HMS qui s'en est pris au pouvoir. «Pourquoi autorisez-vous les supporters de l'équipe nationale et des autres clubs à manifester dans la rue et vous interdisez les marches pour soutenir le peuple palestinien ?», a lancé Abderrazak Mokri. Ce dernier n'a pas manqué également de tirer à boulets rouges sur les dirigeants arabes les accusant d'avoir trahi le peuple palestinien. Abderrazak Mokri a demandé à ce que les rues soient ouvertes pour les manifestants et de ne pas interdire les marches tout en réitérant ses appels à l'Etat de fournir les armes pour les «djihadistes» à Ghaza. Le leader de HMS a été à chaque fois interrompu par les slogans anti-pouvoir algérien et anti-dirigeants arabes. Plus surprenant, le mouvement de HMS, dirigé par Abderrazak Mokri, est aux yeux de la loi «illégal» et n'a donc pas le droit d'exercer en politique, conformément à l'article 42 de la Constitution sur les partis politiques. Normalement, son dossier devrait être déposé sur la table de la justice par les services du ministère de l'Intérieur, demandant des sanctions, conformément aux lois de la République. Malheureusement, ce n'est pas le cas, le gouvernement n'a pas bougé le petit doigt, bien au contraire, c'est un autre mouvement islamiste qui a été agréé le mois passé en violation de la même loi. Profitant de ce laxisme étrange, les dirigeants de HMS se sont permis d'aller très loin en invitant un parti dissous par la justice de participer à un meeting officiel autorisé par les autorités du pays. Comment ne pas parler de laxisme lorsque des menaces de mort ont été proférées contre la personne du Premier ministre sans qu'aucune enquête ne soit ouverte et que personne n'ait été interpellé à ce sujet. Pourtant les auteurs de ces menaces n'ont pas mis de cagoules sur la tête et ne se sont même pas cachés les visages. Bien au contraire, ils se sont permis de filmer la scène de les mettre sur vidéo avant de les diffuser sur les réseaux sociaux.