Une manifestation républicaine grandiose se tiendra aujourd'hui à Paris. En tête de la marche, des présidents, des chefs de gouvernement et des représentants des pays dits «puissants». L'Algérie, le premier pays qui a appelé, il y a plus de 20 ans, à la mobilisation internationale contre ce fléau, sera représentée probablement par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Au premier rang de cette manifestation grandiose, il y aura le président français, François Hollande, la chancelière allemande, Angela Merkel, le président italien, Matteo Renzi, le Premier ministre britannique, David Cameron, et le président du Conseil européen, Donald Tusk. Plusieurs autres dirigeants seront aujourd'hui dans la rue de la capitale française pour dire «non au terrorisme». Les dirigeants de plusieurs pays se mobilisent aujourd'hui pour soutenir non seulement la France contre le terrorisme, mais pour se lever comme un seul homme contre ce fléau qui frappe aujourd'hui le monde. Pourtant, ce même terrorisme aveugle aurait pu être stoppé bien avant si toutefois ce rassemblement international prévu aujourd'hui en France s'est tenu à Alger dans les années 1990. Malheureusement, ce ne fut pas le cas, le monde entier y compris les «frères et amis» ont tourné le dos aux cris de détresse et à la mise en garde de l'Algérie. Certaines voix dans le monde ont non seulement refusé de soutenir l'Algérie dans sa lutte contre ce même terrorisme, mais elles avaient tenté de blanchir les «égorgeurs» et d'incriminer les forces de sécurité. Plusieurs représentations diplomatiques à Alger ont fermé leurs sièges alors que la quasi-totalité des compagnies ont boudé les aéroports algériens. Au niveau de l'aéroport international Houari-Boumediene à Alger, seuls les avions de la compagnie Air Algérie continuaient à décoller ou d'atterrir. Les différentes commandes de l'Algérie relatives aux pièces de rechange et des matériels militaires ont fait l'objet de rejet et ont été gelés. En une seule phrase, l'Algérie qui luttait à l'époque contre le terrorisme a été soumise à un véritable embargo. Cet état de fait a permis aux ennemis de l'Algérie de saisir cette tragédie pour tenter de déstabiliser le pays. En plus de la désinformation, des groupes armés islamistes ont bénéficié d'aides financières et ont été approvisionnés en armement. Plusieurs stations de télévision ont fait de leurs plateaux une véritable tribune pour la propagande terroriste. Même l'émir d'Al-Qaïda en Europe, le sanguinaire Abou Katada a été sollicité pour apporter de l'aide aux bras armés de l'ex-Front islamique du salut à savoir l'Armée islamique du salut (AIS), le Groupe islamique armé(GIA), le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), l'actuelle Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), etc. Une fatwa a été décrétée et lancée en direct sur les écrans d'une station de télévision qui a organisé à l'époque une émission à partir d'une capitale européenne. Par la même «fatwa», Abou Katada a non seulement légalisé le «djihad» en Algérie mais a également appelé à assassiner les familles des forces de sécurité et des journalistes. Pour appuyer Abou Katada et les groupes terroristes en Algérie, une question a été créée le «qui tue qui» dans le but d'induire l'opinion publique en erreur sur ce qui se passe en Algérie. Ce qui frappe aujourd'hui la France où un autre pays du monde n'est que le 1/10e de ce qu'ont vécu les Algériens durant ces années d'enfer. Attentats contre les édifices publics, attentats aux véhicules piégés, massacres par centaine de citoyens et assassinats collectifs et individuels. Au moment où notre pays était confronté aux hordes islamistes qui se sont acharnés sur le peuple algérien, nombreux sont les pays qui se sont frotté les mains et ne jurent que par la chute de la République et de l'Algérie. Durant plus d'une dizaine d'années, les Algériens se font égorger, enlever, violer et massacrer sous le silence honteux de nos «frères», voisins, amis et pays qui s'autoproclament défenseurs des droits de l'Homme et de la démocratie. L'Algérie n'a pas également manqué de mettre en garde ceux qui avaient auparavant bouché leurs oreilles et fermé leurs yeux sur les massacres et les crimes barbares perpétrés contre le peuple algérien. «Attention, nul n'est à l'abri de ce terrorisme qui n'a pas de frontière», n'a cessé de rappeler l'Algérie. Malgré cela, les Algériens n'ont jamais abdiqué face au terrorisme et ont réussi à le vaincre sur le terrain sans l'aide de personne. Le bilan était lourd, très lourd même : plus de 200 000 morts et des milliers de disparus sans compter les pertes économiques, etc. Avant Charlie Hebdo, les journalistes algériens ont également fait face à ce terrorisme aveugle. Plus d'une centaine d'hommes et femmes de presse ont été assassinés. Ce n'est que le 11 septembre 2001 que le monde entier a enfin compris que l'Algérie avait raison que ces mises en garde étaient justes. L'Algérie n'a pas manqué une nouvelle fois de mettre en garde contre ceux qui avaient créé ledit «Printemps arabe». «Les soulèvements populaires engendreront l'anarchie et l'insécurité dans ces régions et le seul bénéficiaire de ces troubles et de ces désordres ne sera autre que le terrorisme», avait prévenu l'Algérie. Encore une fois, la voix de l'Algérie a été mise sous veilleuse et en voilà les conséquences. A la place de la «fausse démocratie» et du paradis promis, c'est le terrorisme, l'insécurité, la tyrannie et l'enfer qui ont été offert aux peuples de ces pays. Ce qui se passe aujourd'hui en Libye, Egypte, Syrie et Yémen a donné raison à l'Algérie qui a pourtant averti. L'Algérie n'arrêtera pas de combattre le terrorisme, elle soutiendra et appuiera les pays qui font face aujourd'hui à cette menace. L'Algérie qui a condamné tous les actes terroristes perpétrés dans les quatre coins du monde ne ménagera aucun effort pour soutenir et aider les autorités et le peuple français dans ces moments difficiles. En somme, nous l'avons déjà donné dans nos précédentes éditions, nous le dirons encore une fois aujourd'hui et nous le répéterons autant de fois s'il le faut : le terrorisme islamiste ne sera éradiqué définitivement qu'à partir de ces racines.