Lors de la rencontre organisée par la Radio algérienne et BBC Media Action sur «les enjeux de l'éthique dans les médias de service public», le journaliste et universitaire algérien, Ammar Belhimer, a estimé que la transparence quant au financement d'un média public est le garant de son respect des règles de l'éthique et de la déontologie car il n'y a pas de neutralité sans conditions de paiement. Considérant que les règles d'éthique ne sont pas tout à fait les mêmes selon qu'il s'agisse du secteur public ou du privé, il a expliqué que le premier est lié par une autorité de régulation, ce qui suppose plus d'exigences d'éthique dans la mesure où elle est financée par les deniers publics. Par contre, le secteur privé s'autorégule de lui même par les professionnels qui fixent les règles et les principes de l'éthique et du professionnalisme. Le journaliste a rappelé que depuis 2009, une loi sur l'audiovisuel existe. Il a insisté, entre autres, sur l'importance de la mise en place d'un environnement juridique qui permettrait la concrétisation du principe de liberté d'expression, de même que l'existence d'un organe indépendant qui protégerait les médias des ingérences extérieures et dont les membres seraient nommés de façon transparente par la société civile. Le professionnel des médias a considéré, s'agissant de l'audiovisuel, que ce n'est pas l'audience qui doit être considérée comme une condition d'efficience mais plutôt la mutabilité et l'adaptation de ce type d'organes. Ammar Belhimer, a conclu son intervention en disant que «la dégradation de la qualité de l'information constatée ces dernières années de par le monde, est liée à l'air du temps où tous les acteurs font dans de la désinformation et la manipulation médiatique».