Le programme de sécurisation énergétique engagé par les autorités publiques permettra de couvrir les besoins de l'économie quelles que soient les difficultés conjoncturelles, a indiqué mardi le président-directeur général de Sonelgaz Noureddine Boutarfa. «L'Algérie est l'un des pays qui investit le plus en matière de production d'électricité. L'énergie électrique nécessaire aux programmes économiques engagés sera disponible quelles que soient les difficultés conjoncturelles», a affirmé M. Boutarfa sur les ondes de la Radio nationale. «Relancer la machine industrielle et l'économie ne peut se faire que par une disponibilité énergétique, avec le programme de sécurisation en cours, les investissements ne seront pas freinés», a-t-il déclaré. Pour ce qui est de la demande ponctuelle, il dira qu'il y a deux solutions: «agir soit sur l'offre pour faire face à la demande ou bien sur la demande par la rationalisation, l'efficacité énergétique et opter pour des technologies sobres en consommation, ce qui n'est pas possible pour les prochaines années». La révision à la hausse de la tarification de l'électricité devient aujoud'hui «une nécessité» pour les prochains projets du secteur, selon M. Boutarfa. «Il faut augmenter les prix, desserrer la tarification actuelle pour lever à la fois la contrainte sur Sonelgaz mais également desserrer la contrainte sur les banques pour pouvoir engager les projets d'énergies renouvelables», a-t-il dit sur ce point. Pour le financement des programmes d'énergie classique d'ici 2017, le PDG de Sonlegaz dira que les 1 000 milliards de dinars supplémentaires nécessaires seront disponibles, alors que 100 milliards de dinars par an sont nécessaires pour les projets d'énergies renouvelables. Ces projets «imposeront de recourir à la disponibilité bancaire ou alors de développer l'économie de façon à lui permettre d'absorber ces investissements, d'où la nécessité de libérer les prix», a-t-il fait valoir. «L'équation est simple, soulignera-t-il. Si Sonelgaz mobilise 1 000 milliards de dinars sur le système financier, il s'agira en réalité de soustraire ce montant de possibilité d'investissement aux autres secteurs. L'arbitrage doit être fait de façon à libérer les prix dans le secteur de l'énergie pour permettre de rendre possible les investissements dans d'autres secteurs industriels», expliquera-t-il. Le subventionnement de l'électricité occasionne encore aujourd'hui à Sonelgaz un déficit de financement de 80 milliards, comblé par des emprunts, un montant appelé à augmenter en 2016/2017, alors que les créances impayées avoisinent annuellement 45 milliards de dinars. Jusqu'à 4 000 mégawatts d'électricité renouvelable d'ici 2020 Pour ce qui est du programme des énergies renouvelables lancé avec les partenaires de Sonelgaz et qui prévoit la production d'un volume global d'énergie de 22.000 mégawatts d'ici 2030, Sonelgaz a opté pour un volume de 3 500 à 4 000 mégawatts d'ici 2020, dira encore M. Boutarfa. «Nous nous engageons avec l'industrie pour mettre en place un partenariat de 400 mégawatts par an, nous attendons que notre partenaire de l'industrie soit vite désigné pour démarrer ce projet. La seule réserve émise quant à ce projet reste la disponibilité financière». A une question sur le montant élevé des importations du groupe, M. Boutarfa indique que le montant de 14 milliards de dollars enregistré ces deux dernières années constituent essentiellement des investissements à long terme sur une durée de 20 à 25 ans, dira M. Boutarfa. «Avec la stratégie de fin de la remise des -clés en main- des futures centrales pour 2017, il fallait rattraper le retard et sécuriser la consommation électrique, de ce fait l'importation n'est pas un mal car l'objectif est la fabrication d'une énergie qui vient booster l'économie nationale». Concernant l'intégration industrielle, M. Boutarfa expliquera que pour «la chaîne de distribution plus de 80% des équipements sont locaux, les transformateurs sont disponibles en Algérie, même si c'est à travers le secteur privés, les câbles et les pylônes sont également fabriqués localement». «Il reste les gros moyens de production qui représentent un pic d'ici 2017 pour lesquels 13 000 mégawatts en chantier ouvert, soient fatalement 13 milliards de dollars, qui nous forcent à être un importateur de court terme». S'agissant des appels d'offres internationaux, «ils concernent les postes hautes tensions et les centrales électriques, or pour ces dernières, une grande partie des équipements ne sont pas fabriqués en Algérie, les entreprises locales peuvent intervenir sur le génie civil, le montage et fourniture de câbles», a ajouté M. Boutarfa.Pour ce qui est du programme d'investissement de 20 milliards d'euros lancé fin 2012, «plus de la moitié de ce projet est réalisé avec près de 1 000 milliards de DA engagés. Un autre montant de 1 000 milliards sera mobilisé pour les deux prochaines années». «Nous bouclons le rattrapage du système électrique pour entrer dès 2017 dans une normalité de développement». «La mise à niveau du système électrique veut dire fonctionner avec une réserve suffisante et aux normes règlementaires de 20% que nous n'avons pas. Il faut que cette réserve soit disponible lors de pics, et que les équipements ou centrales vétustes doivent être mis à l'arrêt, c'est l'objectif de ce programme». Face à la forte hausse de la demande, M. Boutarfa a insisté sur l'importance de développer le réseau et améliorer la qualité de service.