,En réaction aux accusations portées à l'encontre de l'Algérie, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a affirmé que les informations rapportées par certains médias sur le manquement des institutions algériennes spécialisées quant à la prise en charge du dossier de prévention du blanchiment d'argent et du financement du terrorisme n'étaient qu'«une tempête dans un verre d'eau sans fondement aucun», soulignant que l'Algérie «a actualisé» ses lois en la matière. Il s'agit d'«une tempête dans un verre d'eau sans fondement aucun», a déclaré M. Lamamra à la presse au terme d'une audience accordée à la présidente de l'Assemblée nationale de la République serbe, Maja Gojkovic, précisant que la question était «très simple». Il a précisé également que «du point de vue technique, des rapports sont adressés au groupe «Gafi», faisant remarquer que «l'Algérie avait actualisé ses lois et informé les parties concernées». Le Gafi (Groupe d'action financière) est un organisme intergouvernemental créé en 1989 lors du sommet du groupe des 7 à Paris. Il est chargé de la lutte contre le blanchiment d'argent à l'échelle internationale. «Du point de vue technique, ce groupe international «rend publics des bulletins et recommande aux institutions bancaires de faire preuve de vigilance avec certains pays qui n'ont pas encore adapté leurs législations», a poursuivi M. Lamamra avant d'ajouter que l'«Algérie l'avait fait à travers l'enrichissement de ses lois et la mise en place de mécanismes qui veilleront à leur application». Il en est de même pour le porte-parole du ministère des Affaires étrangères pour qui ce dossier «figure en tête des engagements internationaux de l'Algérie. Il n'est pas de nature à être traité à un niveau bilatéral avec aucun pays arabe ou autre». «L'Algérie qui a, de tout temps, été à l'avant-garde de la lutte antiterroriste, a poursuivi ses efforts sur le plan international dans le sens de l'édification d'un système juridique visant à éradiquer ce fléau. Il est, de ce fait, indéniable qu'elle soit pionnière en termes de tarissement des sources de financement du terrorisme au sein d'un groupe composé de 36 pays ayant pour mission de resserrer l'étau autour des groupes terroristes», a poursuivi M. Benali Cherif. «Les recommandations retenues au sein de ce groupe prévoient, entre autres mesures, la mise en place d'un cadre juridique et réglementaire pour chaque pays, qui soit adapté aux exigences d'une lutte efficace et effective contre tout ce qui pourrait présenter une faille susceptible d'être exploitée par les terroristes pour obtenir des financements à leurs actes criminels», a-t-il souligné. «Au regard des changements imprévisibles des méthodes utilisées par les groupes terroristes, la question d'adaptation des systèmes juridiques nationaux aux recommandations internationales se pose avec force et chaque pays pourrait se retrouver dans la zone grise s'il venait à différer, pour quelle que raison que ce soit, la mise en œuvre des mesures recommandées», a-t-il tenu à rappeler. Concernant l'Algérie, Benali Cherif a rappelé l'arsenal juridique adopté dans ce sens, à commencer par la loi n°05-01 du 6 février 2005 relative à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, jusqu'à la loi n°15-06 du 15 février 2015 portant introduction de certaines règles prévues dans les accords internationaux et décisions du Conseil de sécurité, en passant par le décret exécutif promulgué le 12 mai 2015 relatif aux procédures de saisie et/ou de gel des fonds et des biens dans le cadre de la prévention et de la lutte contre le financement du terrorisme. L'arsenal en question «se veut une adaptation du cadre juridique en Algérie aux exigences internationales, à même de faire sortir l'Algérie de la «zone grise», après l'évaluation par les pairs, prévue lors de la prochaine réunion du groupe d'action financière pour la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme». «L'évaluation se fait dans le respect de normes purement techniques qui ne sauraient, en aucun cas, prêter à équivoque ni donner lieu à des interprétations tendancieuses visant à sortir le dossier de son contexte», a conclu M. Benali Cherif.