,Les Houthis participeront à la conférence de paix sur le Yémen qui doit s'ouvrir le 14 juin à Genève sous l'égide des Nations unies, a annoncé jeudi un représentant de la milice chiite. Les Houthis ont fait cette annonce alors que selon l'agence de presse Saba, qu'ils contrôlent, les bombardements aériens de la coalition arabe ont fait 58 morts en deux jours, dont 48, en grande majorité des femmes et des enfants, dans une province frontalière de l'Arabie Saoudite. Ces bilans n'ont pas pu être vérifiés de manière indépendante. L'émissaire de l'ONU au Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a multiplié ces dernières semaines les allers-retours entre Sanaa et Riyad, la capitale saoudienne, pour organiser des négociations de paix. Au lendemain de l'acceptation de son initiative par le gouvernement du président Abd-Rabbou Mansour Hadi en exil à Ryad, les Houthis s'y sont ralliés à leur tour jeudi. «Le groupe participera aux discussions de Genève et soutient de façon inconditionnelle les efforts de l'ONU pour organiser le dialogue entre Yéménites», a déclaré Daïfallah al Chami, interrogé par Reuters. Les miliciens chiites, qui contrôlent la capitale, Sanaa, depuis septembre dernier et ont progressé jusqu'à Aden, la grande ville portuaire du sud, posaient jusqu'alors comme condition préalable à tout dialogue un cessez-le-feu dans la campagne de bombardement aérien déclenché fin mars par l'Arabie Saoudite et ses alliés sunnites. De sources politiques yéménites indépendantes à Sanaa, ont indiqué qu'ils ont lâché du lest sur leurs exigences, de même que le camp du gouvernement en exil, qui réclamait au préalable que la milice chiite se mette en conformité avec une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu sur le Yémen. Adoptée mi-avril, la résolution 2216 enjoint notamment aux Houthis de se retirer des zones conquises, y compris de Sanaa, et de cesser les hostilités. De même source, on indique que des représentants de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, qui a fait cause commune avec les Houthis, devraient accepter l'invitation de l'ONU à participer aux discussions en Genève. En revanche, les mouvements séparatistes du Sud ne devraient pas être conviées. Sur le terrain, de nouveaux bombardements aériens ont visé jeudi des sites tenus par la milice chiite, dont des entrepôts d'armes à Sanaa, des postes tenus par les Houthis au nord d'Aden et une base navale à Hodeïda, sur la mer Rouge.