«Les premiers résultats, wilaya par wilaya, commencent à tomber suite à l'opération inopinée d'inspection des différents établissements privés activant dans le secteur de la santé. En attendant la synthèse de tous les résultats, certaines wilayas ont livré leur verdict», a affirmé, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, dans un communiqué. Des établissements de santé ont ainsi été fermés, d'autres mis en demeure et d'autres encore avertis par la tutelle. Le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, a procédé à la fermeture définitive de ces derniers qui agissent en dehors de toute légalité. Les opérations d'inspection menées dans des établissements ont donné les «premiers résultats». Ainsi, deux cliniques privées ont été fermées à Blida pour la réalisation non autorisée d'un bloc opératoire et l'extension non réglementaire des activités médico-chirurgicales et une autre à M'sila pour mise en danger de mort d'un nouveau-né évacué sans respecter les mesures de sécurité (pas d'assistance respiratoire, pas d'accompagnement médical ou paramédical...). A Tissemsilt, une officine pharmaceutique a été définitivement empêchée de rouvrir pour «vente de médicaments périmés», relève le ministère de la Santé qui a également procédé à la fermeture provisoire de 15 jours de la clinique médico-chirurgicale d'Oran pour «manquement aux règles d'hygiène». Selon le même communiqué, un bilan complet de l'opération sera «rendu public dès sa finalisation», précisent les services du ministère, estimant que «les premiers enseignements à tirer renseignent sur l'urgence d'actualiser le corpus réglementaire régissant le secteur privé de la santé, notamment le cahier des charges, ainsi que l'indispensable mise en place d'organes de contrôle à vocation régionale». Des patients ont régulièrement porté devant l'opinion publique des affaires dans lesquelles sont impliqués des établissements privés. Mais assurés de l'impunité, les gérants, et même le personnel, dont un grand nombre vient du public, ne sont guère inquiétés par la tutelle et la justice. Le professeur Larbi Abid, dans une étude sur les établissements de santé du secteur libéral en Algérie, a indiqué que «ce potentiel qui ne cessait d'évoluer d'année en année, nécessitait que le dispositif législatif et réglementaire ayant permis son édification soit adapté aux exigences induites par un environnement socio-économique en constante évolution. D'où l'adoption de l'ordonnance 06-07 du 15 juillet 2006 modifiant et complétant la loi 85-05 du 16 février 1985, notamment l'article 208 bis, et des textes d'application, en l'occurrence le décret n° 07-321 du 22 octobre 2007 relatif aux établissements privés de santé». Pour rappel, le ministre de la Santé, avait mobilisé récemment plus de 150 cadres pour effectuer une opération d'inspection d'envergure au niveau des établissements privés, cliniques, centres d'hémodialyse, laboratoires d'analyses médicales et cabinets des médecins spécialistes, indique un communiqué du ministère. L'objectif étant d'«assurer davantage de fermeté dans le fonctionnement du secteur qui manque de ce genre de démarches».