En effet, une foule nombreuse avait répondu présente pour une veillée émouvante samedi dernier au restaurant El-Marsa situé à la Chapelle (Paris), et ce, pour marquer le 23e anniversaire du lâche assassinat de feu Président de la République algérienne Mohamed Boudiaf. «Si nous avons décalé la date à aujourd'hui 4 juillet 2015, c'est suite aux vœux de nos compatriotes qui ne pouvaient pas venir assister le lundi 29 juin, vu que c'était le premier jour de la semaine et que nombreux parmi eux ont travaillé. Nous sommes toutes et tous là pour le devoir de mémoire...», nous confiait Danya, l'initiatrice de la veillée depuis plus de quatre ans au niveau de Paris. Le restaurant El-Marsa était en effet plein à craquer effectivement par la diaspora algérienne installée à Paris... Malgré la chaleur torride que connaît Paris ces derniers temps, des artistes, poètes, médecins, des anciens cadres de la nation, des jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, ont tenu à être présents pour parler de la situation politique actuelle du pays, d'évoquer le porteur d'espoir qu'était Tayeb El-Watani lâchement assassiné en ce fatidique 29 juin 1992 au centre culturel d'Annaba et d'échanger aussi un peu les idées de chacun autour d'un succulent ftour... Pendant qu'El Hadja, la propriétaire temporaire des lieux et le jeune sympathique Mohamed servaient du thé, café et les gâteaux orientaux aux assistants et après la diffusion d'un court métrage retraçant le parcours du Président Boudiaf, Farid Yaker et Danya Zerouky prennent la parole pour remercier les présents pour avoir répondu à l'appel avant de demander comme prévu à Dr Mourad Boudiaf, Abdou Bendjoudi, Samir Oussedik, Samir Yahyaoui de prendre la parole. Ils étaient tous d'ailleurs unanimes à dire que l'espoir a été assassiné ce 19 juin 1992... La sourate El Fatiha a été lue juste après le discours des intervenants ainsi qu'une minute de silence en hommage à Si Tayeb El-Watani avant que Nacer Boudiaf fils ait fini sa conférence téléphonique en direct avec les présents pour cette cérémonie, où il a tenu à remercier tout le monde pour cette initiative et plus particulièrement les infatigables Fatiha Hassanine, Danya Zerrouky et Farid Yaker. El Hadja, la locataire du restaurant El-Marsa, pendant toute la durée de la projection du film documentaire sur Boudiaf, n'a pas arrêté de pleurer. «Je n'en pouvais pas c'est plus fort que moi, je suis originaire d'Annaba et à chaque fois que je passe devant le centre culturel, je pleure et il n'y a pas que moi d'ailleurs... Ils l'ont tué de dos et non en face c'est lâche», nous expliquera-t-elle. Il est important de signaler que c'est la première fois que des médias tels que Radio Orient, Radio France-Maghreb 2, Radio Méditéranie, Gujratlink et ILM média sont venus couvrir cet événement qui se fait maintenant chaque année à Paris et ce depuis quatre années et toujours par les mêmes organisateurs(es). Pour la nouvelle génération qui n'a pas connu notre vaillant président, feu Boudiaf au bout de six mois seulement à la tête du Haut comité d'Etat (HCE) a su convaincre tout le peuple y compris les islamistes de suivre son projet qui consistait à construire un état de droit et de respect... D'emblée, d'ailleurs Boudiaf affichait son souhait de voir son rêve se réaliser : bâtir une Algérie forte et démocratique tournée vers la modernité... Feu Boudiaf voulait s'attaquer en premier lieu à la corruption qui gangrenait l'Etat algérien car il savait déjà comment cela fonctionnait au niveau des appareils politiques... Malheureusement, six mois après son rêve et celui de tout un peuple ne se réalisera jamais puisqu'il a été lâchement assassiné et de surcroit en direct sur la seule chaîne de télévision publique qui transmettait son meeting tenu au centre culturel de la wilaya d'Annaba à l'Est du pays... 23 années sont déjà passées et hormis que Boumâarafi Lembarek ait reconnu son geste abominable et impardonnable en déclarant que c'était un acte isolé, on ne saura pas plus, nous le peuple ! Avant cette cérémonie de recueillement émouvante, Nacer Boudiaf et en aparté avec La Nouvelle République, nous a affirmé que le projet du parti Rassemblement Patriotique National (RPN) ô combien il était cher à son papa feu Mouhamed Boudiaf est bel et bien ficelé et que lui-même va le déposer officiellement cet été au mois d'août plus exactement au niveau du ministère de l'Intérieur.