Les moyens de coopération internationale et unification des visions et des moyens pour une meilleure lutte contre le terrorisme ont été, entre autres, les questions sur lesquelles se penchent, depuis mardi à Alger, des experts nationaux et étrangers. La rencontre organisée par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) en partenariat avec le ministère des Affaires étrangères et financée par l'ambassade du Japon à Alger et dont la clôture est prévue aujourd'hui, a essentiellement porté sur l'enquête et la poursuite d'affaires terroristes, en lien avec la menace de combattants terroristes étrangers. Une problématique qui a pris des proportions alarmantes ces dernières années notamment depuis que plusieurs pays africains et arabes furent touchés par les conflits et les conséquences du phénomène destructeur «le printemps arabe». La chute des gouvernements en Tunisie, en Egypte, en Libye, le coup d'Etat et le conflit persistant au Mali ainsi que la situation dégradée qui dure depuis trois ans en Syrie ont considérablement contribué à la propagation du fléau sécuritaire qui frappe le monde. Les organisations terroristes profitent sans cesse de ces conflits et de cette instabilité régionale ainsi que du développement des nouvelles technologies d'information et de communication pour renforcer leurs troupes d'où le recrutement massif des djihadistes issus pour la plupart de ces pays. Contrer cette situation est devenu plus qu'une priorité pour les pays affectés et même d'autres, puisque le terrorisme ne reconnaît pas de frontières. L'expérience de l'Algérie en matière de lutte contre le terrorisme, ses moyens ainsi que son rôle important pour la stabilité de la région, font d'elle un important partenaire à l'échelle internationale, sans lequel une stratégie globale de lutte demeure incomplète et insuffisante. En effet, ce partenaire est sollicité dans les plus importantes manifestations traitant du sujet et abrite, lui-même, des rencontres et des initiatives à la quête de solutions adéquates. Alger a souligné, dès l'ouverture des travaux, le premier jour de l'atelier, l'importance de «poursuivre les efforts consentis à l'échelle mondiale pour combattre la montée du phénomène de radicalisation et de l'extrémisme violent». Rapporté par l'APS lors des travaux tenus à huis clos, le représentant du ministère des Affaires étrangères, Mourad Adjabi, a indiqué, qu'en matière de lutte contre le terrorisme, «l'Algérie a mis en œuvre une profonde et multidimensionnelle politique de dé-radicalisation qui s'avère plus que jamais indispensable». Il affirme que que le terrorisme «continue de constituer une préoccupation pour l'Algérie et représente un défi majeur à la paix et à la sécurité internationales». M. Adjabi a estimé, par ailleurs, que le combat efficace contre le fléau d'extrémisme violent et de radicalisation, «s'appuie nécessairement sur les réformes et la concrétisation de l'aspect idéologique». Au plan international, «des réformes doivent être entreprises tant pour démocratiser les relations internationales au sein du Conseil de sécurité que pour réaliser le développement et l'égalité sans lesquels il serait vain de vouloir concrétiser la paix, la sécurité et la stabilité internationales», a ajouté le responsable algérien. Pour sa part, l'ambassadeur du Japon à Alger, Masaya Fujiwara, a souligné, lors de cet atelier, que la lutte antiterroriste passe notamment par «l'édification d'un système juridique efficace et imperméable au sein de chaque nation». «La sécurité nationale et régionale est une priorité partagée par l'Algérie et le Japon», a encore souligné M. Fujiwara, assurant que Tokyo «continuera à travailler avec ses partenaires algériens» pour atteindre cet objectif. Le diplomate nippon a, par ailleurs, salué «le rôle de l'Algérie en tant que pays exportateur de stabilité dans la région», rappelant la participation de son pays en juillet dernier à la conférence internationale que l'Algérie avait organisée sur la lutte contre le terrorisme et la dé-radicalisation. Par ailleurs, la deuxième journée des travaux a été consacrée à des thème thèmes abordant «le cadre juridique national avec le développement d'une procédure pénale spécifique», «les mesures administratives et de sanctions (y compris l'interdiction de voyager)», l'«utilisation des services de renseignements dans un cadre judiciaire», et enfin «les expériences nationales d'enquêtes dans des affaires terroristes relatives aux combattants terroristes étrangers». Ce soir, ce rendez-vous important devra prendre fin par l'adoption de conclusions et des recommandations.