L'Algérie a de phénoménales potentialités et d'extraordinaires richesses en dehors des ressources gazières et pétrolières, et ses marges de manœuvre sont plus amples que bien des pays de l'hémisphère nord pour se passer de l'endettement extérieur, et ses aboutissements bien souvent douloureux allant jusqu'au bradage des infrastructures stratégiques, ainsi que de la souveraineté nationale au sens le plus compromettant du terme, faute de remboursements. L'annonce faite par le Premier ministre ce 2 mars 2016 de recourir à l'emprunt obligataire national, dont le lancement est prévu pour avril prochain, est d'une des plus importantes décisions retenue par un gouvernement depuis l'indépendance. C'est l'occasion de financer l'essor de l'économie nationale avec l'épargne des Algériens pour éviter l'endettement extérieur afin de riposter plus efficacement aux pressions négatives de l'endettement extérieur. Un pays comme le Japon s'autofinance avec l'épargne publique, et avec la thésaurisation des Japonais. L'argent est de nos jours une ressource bien plus rentable que les matières premières renouvelables ou non. Le monde politique fonctionne sous l'autorité des détenteurs des colossales fortunes possédant un statut transnational. Notre pays possède des fonds privés gigantesques dont une partie est allée à l'étranger pour servir à des investissements refuges. Nos concitoyens activant dans l'économie réelle ou dans le circuit informel disposent de fortunes dormantes qu'ils ne demanderaient qu'à revaloriser dans le but d'en tirer des plus-values ; encore faudrait-il réanimer l'esprit patriotique qui a tendance à s'éclipser au profit de l'individualisme. L'engagement des pouvoirs publics à maintenir la promesse de ne pas mettre fin aux projets de développement décidés dans le cadre du dernier plan quinquennal s'est fait à des périodes où les prévisions de la chute du prix du pétrole allaient se stabiliser aux alentours de 45 dollars le baril, pour rebondir, mais les arrière-pensées géopolitiques de certains pays membres influents de l'Opep ne l'entendirent pas de cette oreille. C'est ainsi que l'ultime garde-fou qu'était l'Opep n'a pas fonctionné tel qu'attendu. Le puissant cartel des pays producteurs de pétrole a manœuvré contre les intérêts de certains pays parmi ses membres. Le recours à l'emprunt obligataire national trouve, comme écrit plus haut, une bouée de résilience pour notre économie nationale, face à la crise importée, pour ne pas dire orientée.