Une info extrêmement importante, donc passée inaperçue dans les médias mainstream, est sortie il y a quelques jours. La Russie et l'Angola ont dépassé l'Arabie saoudite comme premiers fournisseurs de pétrole à la Chine. Chose intéressante d'après les observateurs, c'est le fait que la Russie (encore ce diable de Poutine !) accepte désormais les paiements en yuans chinois qui a motivé ce changement tectonique. D'après un analyste, si l'Arabie veut reprendre sa part de marché, il faudrait qu'elle commence à songer sérieusement à accepter des paiements en yuans... c'est-à-dire mettre fin au pétrodollar. Et là, cela risque de poser un sérieux dilemme aux Saoudiens : faire une croix sur leur prééminence pétrolière mondiale ou faire une croix sur le pétrodollar au risque de voir les Américains le prendre très mal et éventuellement fomenter un changement de régime. Le moment de vérité approche pour les Seoud... Quant aux Russes, une bonne nouvelle (pétrolière) n'arrivant jamais seule, ils se réjouiront de ce que l'amende record de 50 Mds décidée par le tribunal d'arbitrage de La Haye sur le cas Youkos a été purement et simplement annulée. Car le grand jeu se déroule autant dans les îles paradisiaques de la mer de Chine méridionale que dans les ruines d'Alep, les barils d'or noir ou les cours de justice. Par ailleurs, on ne saurait occulter les derniers rebondissements sur la scène syrienne. Où ça sent le sapin pour les djihadistes modérés au nord d'Alep. Al Nosra, Ahrar al-Cham et autres Jaysh al-Islam sont pris en sandwich entre les forces loyalistes et Daech qui connaît actuellement son automne indien. Une centaine de rebelles ont été éliminés lors d'une embuscade de l'armée syrienne. Apparemment, les généraux ont été informés à l'avance de l'offensive qui a par conséquent tourné au désastre. Comme c'est la seconde fois en quelques jours, des taupes sont vraisemblablement présentes du côté des gentils djihadistes si chers à l'Occident. Ambiance, ambiance... L'aviation russe continue, quant à elle, de casser sans relâche du Nosra. Les mauvaises nouvelles s'accumulant pour les héritiers de Ben Laden, Daech a lancé une sérieuse offensive vers la frontière turque et se retrouve à six petits kilomètres d'Azaz, le fameux dernier bastion des rebelles non-EI communiquant avec Erdogan. On peut dire que le renversement d'alliance vraisemblablement opéré par le sultan il y a deux semaines a tourné au fiasco. Et comme Azaz se trouve de l'autre côté menacée par les YPG kurdes qui campent à la lisière de la ville... Dans un sursaut d'énergie désespérée, les djihadistes ont lancé une attaque contre les forces kurdes afin de respirer et rétablir leurs lignes de communication. Pas sûr que cela change quelque chose tant leur situation paraît compromise. C'est Erdogan qui va être content... (suite et fin)