La BM affirme l'importance du déficit budgétaire, une baisse inexorable des réserves de change, de sombres perspectives pour les revenus pétroliers de l'Algérie, et un écroulement de la valeur du dinar alarmant. Pendant que le Premier ministre Sellal rassure, en proposant de changer les modes de fonctionnement de notre économie, à la suite de la baisse drastique des recettes tirées de la fiscalité pétrolière, d'autres sons de cloche le contredisent en soutenant que l'Algérie devrait se préparer à endurer un «vrai choc financier et économique en 2018». Cette constatation est le résultat d'une analyse de la Banque mondiale relevée dans son dernier rapport de juillet dernier. La Banque mondiale pronostique que les réserves de change chuteront à hauteur de 60 milliards de dollars, alors que Sellal affirmait depuis Oum El-Bouaghi, le 14 juillet 2016, que les réserves de change de l'Algérie se stabiliseront à 116 milliards de dollars et ne dégringoleront pas en dessous des 100 milliards de dollars, quelles que soient les circonstances, en raison des revenus pétroliers qui seront en augmentation, prévoyant à ce titre des recettes de l'ordre de 35 milliards de dollars pour 2017 pour atteindre 47 milliards de dollars en 2018, alors que la BM fait remarquer : « que sur une production totale d'environ 1,1 million de barils/jour, l'Algérie exporte 540 000 barils/jour. Cependant, précise le rapport de la BM, «la production de pétrole brut et de gaz naturel a régulièrement diminué, en raison de problèmes techniques, de retards répétés des projets, et de difficultés pour attirer des partenaires d'investissement et de l'insuffisance des infrastructures. Au regard de la politique socioéconomique de l'Algérie, les finances publiques et la balance commerciale et les réserves de change, en pâtiront certainement avec la chute des prix du pétrole, d'autant qu'aucune décision des pays exportateurs n'est venue inverser la tendance baissière. La Banque mondiale dresse le constat alarmant à propos de notre déficit budgétaire qui était «déficitaire de 1,4% du PIB en 2014 pour atteindre 15,7% en 2016», indiquant que cette situation a creusé « les réserves totales qui ont chuté de 194 milliards de dollars en 2013 à un montant estimé de 108 millions de dollars en 2016, lesquelles devraient se réduire davantage, à 60 milliards de dollars en 2018. L'autre saignée a trait à la valeur du dinar par rapport aux principales devises. Selon la BM, «la détérioration des termes de l'échange de l'Algérie a entraîné une dépréciation nominale de 20% du dinar depuis la mi-2014. L'inflation a augmenté à 4,8% en 2015». Il est également mis en exergue la dépréciation de la monnaie nationale et la possibilité, introduite dans la loi de finances 2016, d'adopter d'autres mesures correctives si les prix du pétrole tombent au-dessous de 35 dollars le baril, et d'emprunter sur les marchés extérieurs. Le rapport rappelle que les pouvoirs publics «ont tenté d'ouvrir les entreprises publiques à l'investissement privé. Le budget de 2016 inclut des mesures autorisant les investissements privés dans des entreprises publiques, la création de nouvelles zones industrielles, et un assouplissement des restrictions imposées à l'investissement des revenus tirés d'allègements fiscaux ». Le rapport de la BM revient sur les mesures «correctives» que le gouvernement algérien a adoptées dans le cadre de la loi de finances 2016. «Ces mesures sont les premières étapes en direction d'une éventuelle réforme complète des subventions coûteuses et régressives de l'Algérie (les subventions des carburants et autres représentent plus de 12% du PIB)».