Les années passent et se suivent, l'Algérie se transforme chaque jour de l'Aïd en un véritable abattoir à ciel ouvert. Le sang coule un peu partout, les chats et les chiens trouvent dans les déchets abandonnés un véritable festin alors que les quartiers des villes dégagent des odeurs nauséabondes. Le rite dans les garages, les cours et les places publiques, ainsi qu'en bas des immeubles et même dans la rue. Une grande anarchie s'est installée dans les quartiers au milieu des milliers de couteaux bien aiguisés qui circulaient dans les quartiers et les différentes rues et artères des villes. Il faudrait peut-être pousser un grand «ouf» et remercier surtout les cieux, la journée s'est terminée sans de graves incidents, selon les dernières informations. Imaginons alors que c'est le contraire qui s'est produit, la fête se transformera en une véritable boucherie. Que les lecteurs ne se trompent pas, je ne parle pas de la boucherie à l'origine de l'abattage des animaux mais celle qui se terminera après la rixe qui opposera les êtres humains. Ce que nous avons également constaté est qu'aucune mesure de contrôle par les services vétérinaires n'a été effectuée sur les animaux dans la majorité des lieux indiqués plus haut. Normalement, l'abattage se fait uniquement après que les services vétérinaires auraient procédé au contrôle de l'état de santé et du bien-être des animaux, et donne l'autorisation d'abattre l'animal en vue de la consommation humaine. Afin d'éviter tout risque, il convient donc aux citoyens de présenter aux services vétérinaires l'ensemble des organes, notamment la carcasse, les abats, la fressure et la tête de chaque animal. Au diable, les risques de contracter des maladies, la majorité des citoyens se sont contentés de trancher la tête aux animaux, les dépouiller avant de se régaler en méchoui, bouzelouf ou viande de marmite. Pourtant, il suffit simplement d'avoir une petite pensée de civisme pour éviter cette anarchie et de ne pas transformer les villes en un véritable abattoir. Pour le faire, il faudrait interdire l'abattage en dehors des abattoirs. Les services de l'APC et les autorités locales doivent ouvrir des abattoirs temporaires dans chaque région durant la journée de chaque Aïd El-Adha. Ces lieux seront dotés de l'ensemble des moyens d'hygiènes et la présence des vétérinaires est obligatoire. Les «hors-la-loi, c'est-à-dire ceux qui procèdent à l'abattage en dehors des abattoirs, devraient être traduits devant la justice et seront passible d'amendes et de prison. Voilà comment on pourrait mettre fin à l'anarchie et d'éviter à nos villes d'être des dépotoirs ou des abattoirs à ciel ouvert durant chaque fête de l'Aïd El-Adha.