On n'imagine mal, il y a encore quelques temps, qu'un membre du Comité sportif algérien et sportif (COA) puisse être sanctionné ou claquer la porte de cette institution qui défend les valeurs du sport. Peut-on aussi, imaginer que le COA s'éloignerait de sa piste et entraînerait dans cette course des membres qui avaient largement contribué, dit-on, à la consolidation du COA. Aurait-il fallu attendre la fin des Jeux olympiques pour comprendre qu'ils existeraient au sein de cette institution quelques dérapages dans son organisation, voire dans sa gestion, ce qui avait pourtant fait, du président un défenseur acharné. Que s'est-il réellement passé pour que le président de la Fédération de cyclisme soit démis de ses fonctions au sein du Comité olympique ? Aurait-il payé les frais de ses dernières déclarations où il avait appuyé les propos de Makhloufi sur la gestion catastrophique des JO-2016 ? Cela ne devrait pas être le motif, connaissant le souci du président Berraf, qui fait de la stabilité de cette institution, son cheval de bataille depuis fort longtemps. Alors que s'est-il passé ? Dure est cette question qui se pose comme élément qu'il va falloir scanner pour trouver les auteurs qui font que des hommes soient sanctionnés pour avoir dit ce qui pourrait servir de base de travail, ou encore de base pour rectifier l'erreur et s'engager sur un avenir son failles. Tout semble ne pas être le cas. Les membres du COA ont pris cette décision sur la base de l'article 7 du règlement intérieur «déclarations verbales ou écrites ou/et propos portant atteinte à l'image du comité olympique ou de ses membres». La semaine dernière, «Amar Bouras s'est retiré du COA en sa qualité de premier vice-président. Son cas est différent de Fezouine, puisque c'est lui qui a préféré démissionner du COA car «des décisions importantes ont été prises sans l'accord de l'exécutif Rachid Fezioune», a t-on affirmé à notre confrère Liberté que «le retrait de Bouras du Comité olympique vient me donner raison, mon ami Amar a vu que rien ne tourne rond au sein du COA, c'est pour cette raison qu'il a voulu jeter l'éponge. El hamdou Allah, ils ont voulu jouer le rôle de la victime, alors que la seule victime dans cette affaire est bien Fezioune, qui a eu le courage de parler et de dénoncer leur gestion, mais au final, ils m'ont fait passer en conseil de discipline où ils ont décidé de me virer du bureau exécutif du COA». Rachid Fezioune explique : «A vrai dire tout a commencé lorsque je posais des questions pertinentes aux responsables du COA quatre semaines avant le départ à Rio, mais je n'ai pas eu de réponses jusqu'à maintenant. Ensuite, cette histoire a pris une autre tournure lorsque je suis intervenu sur un plateau TV où j'ai dénoncé le comportement de certains responsables qui agissaient seuls, en prenant des décisions unilatérales sans passer par le bureau exécutif. Sans aucune preuve (enregistrement ou autre), le COA m'a convoqué et je suis passé en conseil de discipline, soi-disant ils ont appliqué l'article 7 du règlement intérieur ‘‘déclarations verbales ou écrites ou/et propos portant atteinte à l'image du Comité olympique ou de ses membres'' (...) J'ai le droit de déposer un recours avant mercredi, je le ferai dimanche ou lundi. Si mon recours n'est pas pris en considération, j'irai plus loin en sollicitant le TAS de Lausanne pour faire valoir mes droits». D'autre part, le président de la FAC insiste sur le fait qu'«il y a eu des dépassements au COA, ça je peux le confirmer, sinon comment expliquer que le président Berraf ait déclaré que les Jeux olympiques de Rio lui ont coûté 61 milliards de centimes, alors qu'en réalité, le Comité olympique n'a rien déboursé, c'est le ministère qui a tout payé, et c'était 31 milliards de centimes, pas 61 milliards... Le COA n'a pas dépensé le moindre centime, secundo, l'histoire du vol spécial, je me suis posé la question comment un avion qui transporte au maximum 90 personnes (63 athlètes en plus des entraîneurs et quelques officiels) va coûter à l'Algérie presque 5 milliards, en parallèle, l'avion spécial qui a été réservé aux Paralympiques comportait le même nombre de passagers a coûté 1 milliard. J'ai demandé à Brahmia de m'expliquer cette flagrante différence, mais il ne m'a pas répondu. Vous comprenez maintenant pourquoi je les gêne !», rapporte le journal Liberté. Voilà des déclarations qui n'auraient jamais été souhaitées par tout sportif ou pas lire ou entendre, notamment lorsqu'il s'agit de ce qui touche à un mouvement sportif qui doit être mobilisateur et démobilisateur. Une tranche de vérité devrait être dite de part et d'autre et ce pour éviter à ce que notre sport ne rentre sur un terrain de conflits où personne ne trouvera son compte».