Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité Sociale, Mohamed El-Ghazi, qui a présenté le projet de loi modifiant et complétant la loi 12-83 du 2 juillet 1983 relative à la retraite devant la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l'Assemblée populaire nationale (APN), a tenté bec et ongles de le défendre. Ce projet de loi qui est, selon le ministre, dicté par les difficultés financières, vise à éviter toute crise que la caisse pourrait rencontrer à l'avenir. Plus encore, «ce texte de loi vise à sauvegarder le système national des retraites dans le cadre de l'égalité et de la justice sociale». Pour mieux convaincre la commission de l'APN, Mohamed El-Ghazi a indiqué que la retraite proportionnelle et sans condition d'âge a lourdement affecté le système de retraite avec plus de 916 000 salariés, soit 52% du total des retraités, et 405 milliards de DA de dépense annuellement. Entre autres arguments, le ministre a évoqué l'augmentation de l'espérance de vie qui est passée en 2015 de 62.5 ans à 77.1 ans et en vue de préserver le système national de retraite et de garantir sa pérennité, le gouvernement a envisagé un projet de loi pour la réforme du système de retraite en concertation avec les partenaires sociaux (UGTA, patronat) lors de la 19e réunion de la tripartite tenue le 5 juin dernier. Toutefois, le ministre a expliqué que le projet de loi prévoit le maintien de l'âge minimum de retraite à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes, à la demande de ces dernières, avec le droit de travailler cinq années supplémentaires (après l'âge minimum). Le texte définit les règles concernant les travailleurs occupant des postes à haute pénibilité qui leur permettent de bénéficier d'une retraite avant l'âge de 60 ans, a ajouté le ministre précisant qu'un décret exécutif déterminera ces règles et les catégories de travailleurs devant de bénéficier de cette mesure ainsi que les travailleurs exerçant dans des métiers hautement qualifiés et déficitaires qui auront la possibilité, à leur demande, d'exercer au-delà de l'âge de retraite en contrepartie d'avantages liés à leur pensions de retraite. Une telle mesure assurera le transfert des compétences et du savoir-faire entre les générations, a soutenu Mohamed El-Ghazi annonçant que les nouvelles dispositions pour l'annulation de la retraite proportionnelle et sans condition d'âge entreront en vigueur à partir du 1er janvier 2017. Une fois l'exposé du ministre terminé, la parole a été donnée aux membres de la commission qui n'ont pas été convaincus y compris les représentants du FLN, et qui demandent le gel ou le retrait de ce projet de loi. Il est à noter que ce projet de loi relatif à la suppression de la retraite anticipée qui a fait le débat, n'est pas encore adopté ni approuvé par le Parlement.