La bibliothèque principale de lecture publique «Malek Bennabi» de Aïn Témouchent a abrité dans la matinée du samedi dernier, un évènement culturel d'une grande importance et unique en son genre à l'échelle de la wilaya de vAïn Temouchent. En effet, elle a organisé en collaboration avec la commission consultative «Kateb oua kitab» (Auteur et son livre) une cérémonie festive pour honorer le docteur en littérature arabe Békhaiti Aïssa, professeur au centre universitaire de Aïn Témouchent qui a remporté le prix «Ibn Batouta» lors de sa participation concours organisé en octobre 2016 aux Emirats arabes unis pour son œuvre intitulée La littérature dans les voyages de découverte contemporaine (Adab Errihla el jazairi el hadith ). La salle de conférences de cet établissement de lecture était pleine d'étudiants universitaires, hommes de lettres, écrivains et autres. En préambule, l'écrivain et membre de la commission consultative Mr Reguig Miloud a parlé de la valeur littéraire et scientifique de cette encyclopédie du Dr Bekhaïti Aïssa, primée dans ce pays arabe, devançant des centaines d'autres participants issus de plusieurs pays arabes. Elle est constituée de sept volumes sur les voyages de découverte (rihla) selon les destinations. Les trois volumes consacrés au voyage à travers l'Algérie (3 volumes) proposent, outre des informations générales, la découverte du mouvement réformiste, du soufisme... L'auteur entraîne également le lecteur vers l'Europe, le Moyen-Orient ou le Maroc. Dans le même ordre d'idées, le professeur universitaire Mankour Abdeljalil a expliqué académiquement ce qu'est la littérature dans le voyage de la découverte. Selon lui, l'histoire est une suite de voyages où l'homme part à la recherche d'une stabillité, d'une richesse, d'une paix... Il a montré sa beauté linguistique. Enfin, le Dr Békhaïti Aïssa est revenu sur la substance de son encyclopédie. Il a regroupé tous les voyages réalisés par des personnalités algériennes de la période allant de 1930 à 1962. Il s'est basé dans son travail sur des extraits de journaux, de revues et de livres. Il a démontré comment les hommes de lettres du Moyen-Orient sous- estiment et prônent l'exclusion de l'appartenance de l'Algérie au Monde arabe, en citant l'exemple du grand poète Ahmed Chawki. «Il y a des dizaines d'Oulémas et hommes de lettres algériens qui ont enseigné dans la grande mosquée d'Al-Azhar et au Hidjaz. C'étaient de talentueux hommes de lettres algériens.» Concernant les hommes de lettres algériens qui ont contribué à la lutte contre le colonialisme et la défense de la personnalité algérienne, il a évoqué les cas de Omar Benkaddour, leader de la presse algérienne en 1913 et Mami Ismaïl, rédacteur en chef du journal Ennajah (1919/1956) que peu de Constantinois connaissent. En clôture, les étudiants, Dalaa Imane et Kefif Mehdi ont déclamé des poèmes qui ont été très applaudis par le public. Un débat culturel fructueux a suivi cette intervention littéraire durant laquelle les étudiants ont eu l'occasion de rencontrer un jeune docteur âgé de 44 ans, enfant de la ville de Aïn Temouchent qui a honoré le savoir algérien et l'Algérie.