Le médecin chef du service de Médecine légale du Centre hospitalo-universitaire «Nédir Mohamed» de Tizi Ouzou, le Pr Brahim Boulassel, a mis en avant, samedi à Tizi Ouzou, la nécessité de sensibiliser l'ensemble des acteurs de la société pour, a-t-il dit, «briser les murs du silence face à la violence sous toutes ses formes». «L'écoute, l'accompagnement ainsi que le soutien moral, sont autant de motivations, capables de susciter chez les victimes un sentiment de se réinvestir, et à se projeter dans l'avenir», a-t-il indiqué. S'exprimant lors du 6ème congrès national de psychiatrie, organisé par l'EHS Fernane Hanafi de Oued Aissi, en collaboration avec le CHU Nédir Mohamed de Tizi Ouzou, sous le thème : «La violence : Aspects cliniques, psychopathologiques, sociaux et juridiques», l'intervenant a estimé que cette sensibilisation, «installera une dynamique sociale et institutionnelle, à même de favoriser l'insertion sociale des victimes». «Toutes les victimes, quelque soit la cause de leur douleur, ont le droit à la considération et à la solidarité», a-t-il fait observer. Dans sa communication intitulée «Violence chiffrée : activités et perspectives du service», le Pr Boulassel a insisté sur la nécessité de mettre en place d'un réseau d'intervenants impliqués dans l'accompagnement des victimes tout le long du parcours, et ce, depuis l'avènement traumatique jusqu'à la réparation. Afin que, a-t-il dit, «les besoins de la victime puissent êtres pris en charge et traité concomitamment. «Les violences représentent une atteinte grave aux droits et à la dignité de la personne humaine», a-t-il dit encore, relevant que les dommages subis par la victime peuvent être de diverses natures, physique, psychique, morale, sociale, ou économique. La violence, a encore fait observer l'intervenant, est devenue un thème majeur de préoccupation et de débat dans tous les pays, non seulement dans le champ légal et social, mais aussi dans celui de la santé. «Les agressions, les violences urbaines, les sévices, les tremblements de terre, les inondations, les accidents de trafic... occasionnent des traumatismes physiques et psychiques», a relevé le médecin chef du service de Médecine légale du CHU de Tizi Ouzou. Considérant que «toute personne victime de violences est en droit de demander réparation du dommage qui lui a été causé». L'agresseur doit être punie et doit réparer, selon l'intervenant. Des démarches logistiques, médicales, juridiques, sociales ou psychologiques, seules ou combinées, sont, a encore poursuivi l'intervenant, nécessaires pour revenir à une forme de vie normale. De 2009 à 2016, plus de 19 000 sujets ont été examinés au service de médecine légale du CHU de Tizi Ouzou, soit une moyenne annuelle de 2 398 consultations, a relevé le Pr Boulassel, qui a fait cas de 1 517 autopsiés pratiquées à la période indiquée.